dimanche 16 septembre 2012

Un mois, un post

Connaissant déjà la ville, sans la motivation d'un S. pour me sortir, fatigué par le voyage, triste de mon retour à la semi-sédentarisation, j'ai passé un mois d'aout assez pauvre en évènements et qui ne mérite donc guère plus qu'un seul post pour être relaté. Ce post, le voici.

En arrivant dans ma nouvelle chambre, toujours dans la même résidence, je remarque que je n'ai pas échappé cette fois au portrait christique et que je dispose également d'une télé et d'un téléphone dont je n'ai pas grand chose à faire.
Après quelques jours passés à guérir de mes bolivian bus (selon l'expression d'un prof d'anglais de l'université), les JO me ralentissent fortement dans mon travail, particulièrement le judo : bien que les combats de Teddy Rinner ne soient pas aussi impressionnant qu'espéré, ceux de Lucie Décosse valent le détour et dieu que ça me démange de remonter sur les tatamis, même si c'est pour prendre une sacré raclée…

Mon stage avance tant bien que mal, je sors peu et me gave de films (nuls au début, un peu moins voire carrément bien ensuite) et j'ingurgite les quatre saisons de Battlestar Galactica, excellente série de SF, et bonne série tout genre confondus.

Lorsque les filles repassent par Santiago avant leur retour en France, je me décide à sortir de mon trou et passe un peu de temps avec L. (B. est très vite repartie pour Buenos Aires) et A., une autre amie de prépa arrivée un mois plus tôt pour l'année au Chili. Un concert de musique gitane qui me servira de dernier concert chilien, un premier completo (sorte de hotdog saturé en avocat et sauces diverses) et un film sur une jeune chilienne tentant de concilier sa sexualité avec sa famille évangéliste sont les péripéties de cette semaine. L'effet à long terme positif c'est que je passe un peu plus de temps dehors et que je me re-motive au boulot (j'ai un essai de philo à rendre depuis deux mois!).

Le dernier week-end d'août, en plus de correspondre au dernier de S. au Chili, est l'occasion pour moi de retourner à Pucon dans l'objectif de grimper comme annoncé le volcan Villarica.
Arrivé le samedi soir avec l'espoir de grimper dès le lendemain, j'apprend que ce n'est pas possible car le vent risque d'être défavorable et que le groupe est déjà au complet. Je réserve donc pour la montée du lundi et tant pis pour le travail, E. comprendra (en de fait, il n'y a pas eu de problème). Un petite soirée d'anniversaire le samedi soir, une courte balade en début d'après midi le dimanche et quelques heures à bidouiller LaTeX m'occupent en attendant l'ascension du lundi.
Jour J, levé à 6h15, sandwich prêt, 2L d'eau dans le sac et nous sommes partis en minibus vers la station de ski à la base du volcan. Quand je dis nous, c'est le groupe quasi-intégralement français qui s'apprête à tenter la montée, seul un allemand parlant par ailleurs français rejoint les guides dans cette classe particulière que sont les étrangers (j'en entend murmurer au fond… Oui, vous, parlez plus fort! Comment cela c'est nous les étrangers au Chili? Mais qu'est-ce qu'il raconte cet hurluberlu?). Après un petit raccourcit télésiège, l'ascension commence et nous marchons 6h dans la neige avec des passages plus ou moins raides, plus ou moins glacés, mais toujours au soleil et rarement en plein vent. Tout se passe plutôt bien, un seul membre de l'expédition ne parvient pas à continuer et rebrousse chemin avec l'un des trois guide à mi-chemin. Le reste dont je fait parti parvient au sommet sur le coup de 13 ou 14h et profite de la vue imprenable sur la région, de la vision de quelques volutes de fumée s'échappant d'un cratère dont nous ne verrons malheureusement pas le fond (interdit de s'approcher) et du froid qui paralyse les orteils, malgré les chaussures spécialement prévues à cet effet (marcher dans la neige).
La descente se fait d'une façon assez rigolote : sur les fesses la majorité du temps, à l'aide d'une "pelle" en plastique. C'est l'occasion de se prendre beaucoup de neige sur le visage, de rigoler un bon coup et de se tordre les deux genoux (mais plus de douleur que de séquelles).

J'attaque en rentrant les dix derniers jours de mon stage qui se termineront en beauté par une journée de plus de 36h dont 3à de travail: il s'agissait d'envoyer le rapport de stage dans les temps, en remarquant quelques heures avant la deadline que le travail des trois dernières semaines était faux et le recommencer partiellement en une douzaine d'heures. Voilà voilà.

Après une dernier restaurant avec A., je quitte le vendredi 7septembre le Chili et l'Amérique Latine, plus chargé qu'à l'aller sans trop comprendre comment mais sans que le personnel de l'aéroport ne me fasse payer la surcharge. 30h de voyage, dont 7h de correspondance à Rìo — où je n'ai pas réussi à voir le Christ Roi, mais vu Total Recall (le vieux) — je prend mes quartiers dans ma nouvelle chambre d'internat, dans ce Paris que je n'aime pas mais qui sera ma ville une année de plus, avant une autre, et une autre...

vendredi 7 septembre 2012

No Border

Je profite d'être justement en train d'en franchir et du Wifi gratuit de l'aéroport de Rio de Janeiro pour reprendre mon récit là où je l'ai arrêté, le jour d'un autre départ et d'un autre retour: départ de La Paz pour rentrer à Santiago et au travail.

Je me lève à 5h du matin pour le taxi qui m'emmène au terminal de bus, direction Arica où un avion "m'attend" pour rentrer à Santiago. J'arriverai à la résidence à minuit. Une bonne journée en perspective.
Le voyage se déroule sans fait notable jusqu'à la frontière: le bus est confortable, j'avance tranquillement la lecture de mon dernier livre (Le démon de Selby Jr. auteur entre autre des très bons Last Exit to Brooklyn et Requiem for a dream) et on a droit à des collations dans le bus, ce qui m'évite de passer la journée presque sans manger. À la frontière par contre, c'est une autre histoire. Alors que je m'apprêtais à la franchir tranquillement pour la troisième fois, avec mon air habituel de voyageur solitaire détaché de ces formalité et blasé, il s'est avéré que mes balles de jonglages, que je trimballe précieusement partout avec moi depuis presque huit ans contiennent des substances végétales dont l'introduction au Chili est interdite. Après en avoir légèrement percé une pour mener des tests définitif (la vision du scanner ne suffisant pas à déterminer précisément la nature du contenu), et m'avoir ainsi fait rater le départ de mon bus, les douaniers confirment la présence d'une substance végétales dont on m'a dit le nom mais qui était loin de m'intéresser à ce moment là. Je suis convoqué dans le bureau du chef/responsable qui a au moins le mérite de ne pas me menacer d'une amende pour non-déclaration de produits suspects, mais me laisse en contre-partie le choix entre vider mes balles ou les laisser pour être brûlées. J'essaye de protester, de dire qu'elles viennent de France, qu'elles ont déjà passé la frontière deux fois, mais rien n'y fait c'est pas sa faute si ses collègues ont mal fait leur boulot (sachant quand même que les collègues en question sont ceux de l'aéroport de Santiago ou du poste frontière de la ville très touristique de San Pedro de Atacama, je me demande vraiment qui ne fait pas son boulot qui ne trouve rien de mieux à faire de ses journées que de l'excès de zèle). Je finis par accepter de les vider, c'est impossible. Je les laisse à contre cœur, et me tire sans dire au revoir mais sans faire le fier non plus, fébrile et tremblant comme à chaque fois que je suis confronté et dépassé par l'autorité. Je monte dans un autre bus, mon trajet payé par la douane et finis par me calmer tout en ruminant ma colère contre les douaniers, les frontières et quel mal pouvaient faire trois malheureuse balles hermétiquement closes. Après une ou deux heures de route, mon nouveau bus rejoint mon ancien et je retourne à ma place terminer mon bouquin et mon voyage.

J'arrive à Arica relativement fatigué, j'ai donc la flemme de m'installer dans un cyber-café pour bloguer et vais plutôt m'affaler dans l'aéroport en attendant mon avion et en couvant doucement la maladie qui va me mettre K.O. dans les trois jours à venir.

À la résidence, on m'a attribué une nouvelle chambre. Je n'échappe pas au tableau christique cette fois, j'ai également droit à une télé et téléphone fixe dont je ne vois pas bien ce que je pourrais faire.

C'était pas une glorieuse journée, y'a des jours où on ferait mieux d'aller toujours de l'avant, fuite perpétuelle, et ne jamais rentrer.


PS: J'ai bien conscience de l'utilité écologique de l'introduction de végétaux étrangers sur un territoire et je comprend que mes balles soient tombées sous le coup de la loi. J'en veux surtout aux douaniers pour leur zèle (ou manque de zèle les deux premières fois, j'aurais sûrement mieux compris si je n'avais pas déjà passé la frontière deux fois avec) et à l'impossibilité de solution de replis. Je tenais beaucoup à ces balles qui m'accompagnaient partout, me détendaient, me distrayaient ou me calmaient quand j'en avais besoin. J'aurais été prêt à payer le prix pour les envoyer directement en France par la Poste si j'en avais eu la possibilité. Mais seul la destruction m'était proposée. Mais je relativise aussi, ce ne sont que des objets et comme dirait un certain T.D. "What you own ends up owning you."

mercredi 22 août 2012

Isla del Sol...

...et lac Titikaka.

Et non, je ne ferai pas de blague pourrie.

Je vais profiter d'avoir réussis à me lever tôt pour aller au travail et donc en revenir avant 21h pour écrire ce message, relatant la dernière partie de mon voyage (sans compter le retour épique): la rapide excursion au lac Titikaka et la visite de sa fameuse île du soleil.

Parti de La Paz après une dernière épique partie de Yam's et ma première percée au dessus des 300 points au score, je me retrouve de nouveau seul sur les routes, en direction dans un premier temps de Copacabana, version bolivienne, point de départ vers l'île. Le trajet se passe plutôt bien (je finis les Raisins de la colère, qui m'a fortement donné envie de (re)prendre le drapeau rouge, mais passons, la flemme s'occupe très bien de le laisser au placard, avec mon homosexualité refoulée, mes leçons de violons et mon épilation intégrale)2, quoi que plus long que prévu suite à la crevaison du bus quelques minutes après la traversée l'Estrecho de Tiquina qui marque mon arrivée sur le lac. Mais de nuit. Bon, comme on est en Bolivie, ce serait trop facile d'avoir un pneu de rechange ou un bus à portée, du coup on roule encore 40min au ralenti avant d'avoir confirmation de l'arrivée d'un bus de rechange et de pouvoir enfin arriver à Copacabana avec 2h de retard. Il est donc 21h, il fait nuit, je suis fatigué et blasé (enfin, rien de spécial, quoi), y'a pas d'alojamiento avec des chambres libres du coup je me retrouve à payer une chambre de trois lits juste pour moi dans un hôtel moyenne classe, mais au moins j'ai le meilleur lit et ça reste abordable. Je fais l'erreur de manger pas cher et me force à finir mon burger huileux. D'où je me suis installé, j'ai vue sur la cuisine quand le cuisinier et le serveur s'échangent les plats. Ça me confirme qu'il vaut mieux ignorer certaines choses. Retour dans la chambre. Pour pas finir mon dernier livre trop vite, je m'amuse plutôt à faire des calculs de probas liés au Yam's. Ça me prend pas mal de temps parce que je galère toujours autant à voir le lien entre les formule de proba et la réalité du coup je me trouve une bonne quarante-deuxaine de fois avant d'avoir des résultats qui me paraissent cohérents, mais qui permettraient certainement de prouver que Georges Bush est un martien naturalisé Uranusien échoué par hasard sur notre planète.1

Bon, passons à l'essentiel de ce message, après toutes ces blablateries inutiles et insensées.
Levé tôt pour prendre le bateau de 8h30, direction le Nord de l'île, où j'ai prévu de passer la nuit avant de rentrer le lendemain. Je passe les deux heures de traversée sur le toit aménagé, il fait plutôt bon et c'est joli tout plein. Je suis assis à côté de français, dont un couple de trentenaire dont la moitié féminine dont l'existence n'a rien d'une évidence porte sur elle d'être prof', et elle ne manque d'ailleurs pas d'évoquer son passage à l'IUFM3. Fun fact: la traversée se faisant quasiment intégralement en ligne droite, les pilotes des bateaux ne s'occupent quasiment pas de la barre pendant le trajet. Ce qui donne l'impression d'un moteur juxtaposé à un bolivien sans aucun lien entre les deux. On croise aussi un bateau non-touristique surchargé de voyageurs, à l'image des taxis ou micro de la terre "ferme"4. Blabla, on finit par arriver tranquillement.
Les îlots croisés sont rigolos: on diraient des plateforme inclinées à 45°, ce qui s'explique fortement avec tout bon court de géologie dispensé à ma sombre époque en terminale S. Mais non je ne ferai pas de rappel, débrouillez-vous avec votre Alzheimer et Wikipedia. Sitôt débarqué avec la horde de touriste, un type nous attire prête de la carte et explique le site. Flairant l’hameçonnage et parce que je n'aime pas me faire alpaguer, je n'écoute pas et regarde la carte ensuite. Je ne peux m'empêcher d'entendre qu'il suffit de trois heures de marche pour rejoindre le port au sud de l'île et réalise alors que y'a pas grand chose à faire sur cette île en fait. Bon. Du coup je ne cherche pas d'hôtel tout de suite, j'aviserai plus tard. Je prend le chemin de la pointe nord de l'île, le chemin normal de balade.
Ça commence sur une plage de sable fin et d'eau translucide où le camping est autorisée. J'y dépasse un premier groupe de touriste que j'insulte mentalement parce que c'est drôle à faire quand j'en fait pas partie. Sur l'autoroute le chemin qui commence la montée dans les collines, j'arrive à peu près à être seul et à admirer le calme et la beauté du lieux. L'eau scintille tranquillement sous le soleil de 11h. Je dépasse un tout petit village (qui n'est d'ailleurs peut-être qu'une extension du véritable village initial) où une maison passe tout de même du Evanescence à fond. Plus loin, quelqu'un fait sécher ses vêtements sur les pierres. Je dépasse un second groupe au moment où le sentier surplombe une plage immaculée et continue jusqu'à un promontoire où je m'installe pour grignoter du chocolat et faire quelques calculs, face à la mer au lac. Étrangement, une trompette raisonne au loin. Le groupe me rejoint et s'éparpille autour de moi. Je reprend la marche vers un mur de pierres sacrées et une table de sacrifice où je m'installe pour couper mon saucisson5 qui se font face offrent une vue dégagée sur le lac et un îlot tout plat (mais renversé) et en longueur. Plus loin, les ruines d'un temple attirent l'attention de tous les touristes du lieux. Je ne m'arrête pas et poursuis sur un chemin déserté par les touristes trop occupés à marcher en groupe, écouter leur guide et faire leur visite expresse6. Le chemin grimpe au sommet d'une colline d'où la vue sur le temple est beaucoup plus belle que d'en bas puisque surplombante (c'est ce que j'ai noté, je sais pas si ça a beaucoup de sens en bon français...). Tout autour on voit les montagnes qui encerclent le lac (et donc le Pérou, vers par là).
Puisqu'il n'est pas très tard, que je n'ai plus rien à faire au nord et que j'ai la flemme de faire semblant de me socialiser avec les hippies de la plage, je prend la route du Sud. Par le plus pur hasard des choses (vrai de vrai) je m'engage au même moment qu'un trio voyageant visiblement ensemble et dont j'avais repéré l'une des membres pour sa tenue ne pouvant que me plaire (tee-shirt manches longues bleu turquoise sous un tee-shirt rose fluo comme-mes-cheveux-quand-je-viens-de-faire-la-teinture). Comme ce sont des gens plus sociables que moi, ils entament la conversation, et je fais l'effort de m'intégrer, ce qui se passe assez bien, la différence d'âge étant quasi-nulle. C'est ainsi que je rejoins la ville-du-sud-dont-j-ai-oublié-le-nom en compagnie de N. (la texane aux jolis tee-shirt), M. (l'allemande, infirmière bénévole avec N. dans un dispensaire péruvien) et M. (doctorant tchèque en agronomie qui vient de passer un mois à collecter des échantillons en Amazonie). Chemin faisant, nous traversons les trois communautés de l'île (le nord, le centre et le sud. Original. Nan mais en fait elles ont des noms, mais vous vous doutez bien que je les ai oubliés, hein.); c'est beau comme toujours. Notre compagnon agronome nous apprend que les eucalyptus dont nous traversons un bosquet sont des insecticides naturels. Et puisque tout se passe bien avec eux, et que ça m'occupe, je pars de l'île avec eux pour les accompagner dans leur visite des Islas Flotantes, après un petit sprint dans la dernière descente pour rejoindre le bateau à l'heure.
De retour sur le toit du bateau, l'ambiance est chaleureuse et internationale, je discute avec un couple belge proche de la soixantaine et un couple anglo-suédois plus jeune. On parle de voyage, de festivals... Le fils du couple belge a passé six mois au nord du Canada, à la frontière avec l'Alaska où il a pris en plus de ses cours de Maths et de Physique, des cours de Techniques de Survie en milieu aux températures extrêmes et de Biodiversité Arctique. Je suis très jaloux.
Les Islas Flotantes dont je vous ferai grâce de la traduction sont de petites constructions marrantes construites à proximité du rivage (mais il faut une demi-heure de bateau depuis Copacabana pour les rejoindre). Les plateformes sont désertes puisque nous arrivons en fin de journée, ce qui nous permet d'en profiter tranquillement. Après avoir assisté à la pêche de notre repas (truites d'élevage dont la ferme est attachée à notre plateforme) et que ceux qui ne sont pas dégoûtés ou qui refusent de s'amuser avec un être vivant se soient divertis en les prenant en main, nous escaladons le pic rocheux adjacent, profitant du coucher de soleil et d'une très belle vue. Nous dégustons dans une ambiance conviviale notre excellent dîner (la truite pêchée plus tôt, et le traditionnel combo patate et riz).
En rentrant à Copacabana avec la nuit, nous pouvons admirer le début de l'orage sur le lac qui, associé à la lumière rouge-orange du crépuscule rappelle fortement le Mordor aux fans du Seigneur des Anneaux que nous sommes... Après une petite balade dans les rues de la ville, nous finissons la soirée autour d'un chocolat chaud dans un bar proche de la plage, et discutant gaiement en anglais en espagnol.
Je retourne dans mon hôtel, où j'obtiens de ne payer qu'un seul lit cette fois (la différence n'étant pas proportionnelle, je doute d'avoir payer les trois lits la nuit précédente) et le lendemain, après avoir salué de loin les filles embarquant dans leur bus pour le Pérou, je monte dans le mien pour rentrer à La Paz. Pas de crevaison cette fois, mais à la faveur du jour je remarque un drôle de monument sur la berge du lac Titikaka: édifié à la gloire de Don Eduardo Avaria, héros de la Guerre du Pacifique, on peut voir sur un côté de la stèle la représentation d'un soldat bolivien plantant sa baïonnette dans la gorge d'un soldat (chilien, je pense) sous la citation "Lo que un día fue nuestro, nuestro otra vez sera"7; tandis que l'autre côté représente un officier de la marine faisant la salut militaire en haut d'une falaise maritime, accompagné par un soldat qui tient un ouvrier par l'épaule, ce dernier tenant le drapeau bolivien et aux pieds de tout ce beau monde, une femme en habit traditionnel avec son enfant sur le dos prie à genoux; dans le ciel, des avions de chasse et la phrase "Bolivía reclama su salida al "Mar" ". Je voulais pas faire plusieurs phrases. Ça c'est remarqué?

Vous connaissez déjà ce que j'ai fait de ma dernière journée à La Paz, il ne restera donc plus qu'à raconter mon retour à Santiago pour conclure ce mois sur la route...
En attendant, je vais regarder Hunger Games, lire l'histoire des mathématiques, et tout plein d'autres choses follement amusantes...


1: Toujours se dévaloriser, c'est tendance et ça rend cool.
2: J'aurais peut-être dû le mettre là ça. Et oui les numéros sont pas dans le bon ordre.
3: Au Liban aussi, j'avais réussi à deviner du premier coup que mes interlocuteurs étaient profs. Et pis d'autres fois où j'ai eu la présomption mais pas la confirmation. Je sais pas s'ils sont si facilement reconnaissables, ou si je devrais passer à Incroyables Talents pour en ressortir riche et célèbre. Je pourrais aussi louer mes services à tout bon fondamentaliste haineux désireux de faire la chasse à cette race ignoble que le professorat. Y'a une niche, là, j'le sens.
4: Même si je n'en ai pas expérimenté depuis mon arrivée, j'ai suffisamment entendu parler des tremblements de terre de cette partie du continent (l'ouest) pour justifier les guillemets.
5: Déjà, y'a pas de saucisson sur ce continent (enfin y'a des trucs qui s'en rapprochent, mais bon), et ceux qui me connaisse savent très bien que j'ai tout naturellement oublié de prendre des provisions, ce qui est quand même un minimum quand on envisage une journée de marche en plein soleil.
6: Alors, là il faut bien vous dire que je ne sais pas encore que je ne vais pas passer la nuit sur l'île, et que je pense avoir donc beaucoup plus de temps qu'eux.
7: "Ce qui un jour fut nôtre, sera nôtre de nouveau."

samedi 18 août 2012

(Co)coroico

(Ok, c'est vraiment nul comme jeu de mot. Pardon.)

Coroico, donc. Village de villégiature dans les montagnes au nord-est de La Paz (mais tout de même 2000m plus bas), au début de la jungle. Il est fait chaud le jour et relativement bon la nuit. le village est plutôt joli et calme. On y accède par trois heures de routes montagneuse en bord de ravin ou au sommet de crêtes, mais cette route est infiniment plus sécurisée que son ancienne version un peu plus en contrebas, ne faisant que 3m de large et ayant officiellement reçu le nom de "Route la plus perilleuse du monde"1.
Puisque nous sommes arrivés tôt, nous pouvons commencer la première balade le jour même, après avoir erré une petite heure à la recherche d'une auberge (nous dormirons finalement pour 3 dans un hôtel sommaire en travaux, mais suffisant pour une nuit.
La balade en question, dite "Balade des cascades" nous entraîne pendant deux heure le long d'un étroits sentiers parfois recouvert par les hautes herbes dans les collines alentours avec une superbe vue sur la vallée, accompagnés par la musique d'une fanfare répétant plus bas et par un RNIMG2 faisant des allers retours entre les trois autres et moi les ayant distanciés. Nous débouchons aux alentours de 14h, après avoir plusieurs fois repoussé l'heure du pique-nique à la première cascade du parcours, entourée de végétation mi-jungle mi-forêt. La partie triste du décor, c'est le bassin artificiel qui bouche l'écoulement de la cascade, le grillage qui empêche son accès et les tuyaux qui traversent le paysages pour acheminer l'eau dans la vallée. Mais bon, ils ont quand même le droit de boire ces braves gens.
Nous faisons la pause déjeuner sur place, avant de redescendre par un autre chemin vers d'autres cascades. La plupart sont de minces filets d'eau, mais c'est l'occasion de voir la végétation locale et de découvrir le cri étrange d'un oiseau noir jaune.
Lorsque enfin nous atteignons la dernière cascade, la déception des filles de ne pas pouvoir s'y baigner faute de bassin est compensée par l'agréable promontoire que nous atteignons par une petite escalade et ou nous nous reposons tranquillement quelques minutes.
Le retour est plus compliqué: les mini-bus que nous croisons en direction de Coroico ne nous prennent pas et nous ne trouvons pas de taxi avant une autre bonne demi-heure de marche, dans un petit rassemblement de maisons où nous pouvons allonger la liste des choses vues improbable dans ce pays en croisant un jeune garçon, un perroquet vert et jaune sur l'épaule.

Nous décidons d'honorer notre soirée loin du bruit des voitures et des klaxons par un restaurant, mais découvrons avec effroi dans le premier où nous entrons que le service est assuré par des enfants3. Nous décidons alors de changer de retaurant pour nous retrouver dans la même situation et nous résigner, fortement déconcertés.

Le lendemain, lever tôt pour marcher à la fraîche: l'objectif est le sommet surplombant la ville. La montée est relativement rude et les filles préfèrent s'arrêter pour profiter du soleil et du paysage à mi-chemin, tandis que S. et moi continuons sur la dernière partie, la plus difficile, avant d'atteindre le sommet du Cerro Hichumachi 500m au dessus de notre point de départ (à 1789m). Le chemin s'enfonce ensuite dans la forêt présente au sommet pour rallier chacun des deux autres sommets tout proches. Nous nous y enfonçons pendant une demi-heure avant de faire demi-tour, par flemme de pousser plus loin, malgré l'incroyable décor qui nous entoure, à mi-chemin entre les forêts européennes et la jungle tropicale.
Après avoir rejoins les filles, nous redescendons au village (en courant pour ma part, c'est plus drôle) prendre notre bus du retour et tralalala pouète.


1: cette route de 64km de long, mortelle, est aujourd'hui réservée à des descentes périlleuses à vélo. Malheureusement nous n'avons pas eu le temps de la tenter.
2: Rapace Non Identifié Mais Gros
3: Ce ne sont pas les premiers enfants que nous voyons travailler, mais la bonne tenue des lieux déteignant nettement avec le travail d'enfants...

Ci Vis Pacem, Para Bellum

Reprenons où je vous avais laissés: au départ de Sucre.
Nous avons donc quitté Sucre et ses dames venant mendier dans les magasins (à qui j'ai remis ma mandarine) pour un trajet nocturne jusqu'à La Paz, en bus-lit, première classe1 style mesdames et messieurs.
Pas d'enlisement cette fois-ci, je termine le Voyage et un Boris Vian qui traînait dans mon sac. Sur les coups de une heure ou deux du matin, le bus s'arrête au milieu d'un village un peu désert et on descend pour la pause pipi... sans toilettes. Du coup, avec S. on s'éloigne un peu vers un arbre dans une rue large mais non éclairée relativement proche. Comme toujours, on est entourés de chiens, sauf que ceux là sont d'humeur à aboyer et moi d'humeur à les exciter en leur répondant. C'est marrant jusqu'au moment où on réalise que ces abrutis, en plus d'être gros sont malins et se sont regroupés à quatre pour nous couper la route vers le bus, grognent de plus en plus fort et finissent par appeler en renfort leur espèce de chef de meute qui surgit de derrière un mur d'environ deux mètres pour nous foncer dessus. Trouillard et stupide, je tente de passer les lignes ennemis et me fait happer le mollet par l'un des chiens. L'épaisseur du jean et le mouvement l'ont empêché de me saisir, mais j'ai quand même, en plus d'une égratignure une petite balafre en haut du mollet. L'adrénaline aidant, ça me fait bien rire. On désinfecte et on repart.2

Arrivée à La Paz après une nuit blanche dans les bus de plus (en tout cas pour moi3), on commence en douceur en se faisant voler le sac à dos de S. pendant qu'on cherche une auberge dans le guide. Le truc ouf' c'est qu'en prenant, dépités, le taxi vers notre auberge, on croise le mec qui nous avait bousculés un peu plus tôt et qui porte le sac en question. Comme c'est un vieux et qu'on est quatre à sortir du taxi, plus le chauffeur qui nous propose d'appeler la police, il fait pas d'histoire et rend gentillemment le sac avant de tenter de s'éclipser rapidement en taxi (au cas où on appellerait effectivement la policía locale.

Sur ces péripéties justifiant le titre de ce message, on arrive à l'auberge, laisse nos sacs parce qu'il n'est que 8h, on va prendre un gros petit-déjeuner dans un restaurant de la rue pour touriste (pleine d'agences de voyages et d'organisation d'excursions) et on se sépare, les filles allant se balader et s'installer à l'auberge, les deux boiteux allant chercher des soins dans une clinique de l'autre côté de la ville. Là-bas, on apprend que l'ongle de S. est quasiment guéri, et que je n'ai pas besoin de me faire vacciner contre la rage car la plaie n'est pas assez profonde. Cool. ceci dit, j'ai encore la marque de la grande balafre quatre semaines plus tard, et j'ai eu droit à l'apparition d'un hématome qui est passé par toutes les couleurs. Mais bon, on a rien sans rien, hein.
L'après-midi est consacrée à trouver un endroit pas trop cher pour manger (raté, on finira dans un restau à tarifs moyens — ceci dit en Bolivie, prix moyen c'est 5€, hein — qui a eu l'ambition de me servir un steak sauce Roquefort — raté aussi, c'était pas mauvais, mais c'était pas du Roquefort! ) et d'aller glander au ciné.
on se retrouve dans un premier temps à la Cinemateca qui a apparemment un budget confortable, sans doute grâce au fait qu'ils passent des films populaires (Spiderman, Batman ...). On opte pour un film d'art et essai uruguayen, La vida útil, qui aura mis K.O. L. et S. : c'est un film sur la fermeture de la cinémathèque de Montevideo qui dérape en méta-film hommage au cinéma. Mais c'est très lent (bien que court, seulement 1h). Pas exceptionnel, mais j'ai trouvé ça intéressant. Ceci dit, le groupe est globalement déçu de l'expérience, ne serait-ce que par la dure du film, du coup on décide d'aller jeter un coup d'œil au multiplexe un peu plus loin et on se fait le dernier Woody Allen, qui fait du Woody Allen, ni plus ni moins. Un bon moment4, mais pas du cinéma révolutionnaire.

Le lendemain, après une grasse matinée (levé 10h!) méritée, on se balade en ville (et on continue d'halluciner sur les fils électriques dans tous les sens, les bâtiments à moitié construits et les maisons à fleur de montagne) avant d'aller au musée d'Ethnographie et Folklore. Je suis pas particulièrement intéressé par l'histoire des différents motifs de tissus, mais je dois reconnaître que la multitude de significations (chaque peuple a ses propres motifs et leur signification, le pays comptant une multitudes d'ethnies différentes) des tissus donne un panorama impressionnant de la richesse et diversité culturelle du pays. Comme à Sucre, il y a une salle dédiée au masque, et on retrouve le personnage chargé de danser pendant trois jours jusqu'à la mort d'épuisement (c'est un statut honorifique, le jeune homme est choisi parmi les plus valeureux et se doit passer la nuit avec une fille vierge la veille de la danse). À noter qu'il se créé encore de nouveaux personnages de danse, la tradition n'est pas figée.
On traverse les salles poteries (et sa frise comparative des découvertes et avancées technologiques dans les différentes aires culturelles mondiales — en Méditerranée, on est des attardés sur à peu près tout). S'ensuit une galerie retraçant l'histoire de la Bolivie de son peuplement (et ses deux hypothèses: à pied par le détroit du Beiring ou en bateau depuis l'Océanie, les deux semblant bien étayées et pouvant coexister). Une brève partie art contemporain est plutôt bien faite en fin de visite.
Une pause goûter, et direction le point de vue Kilikili qui offre une vue surplombante sur la ville et permet de constater à quel point la ville est cernée par les montagnes qu'elle escalade, s'étendant jusqu'au sommet des crêtes. C'est impressionnant et plutôt jolie, d'autant que tout est à peu près de la même couleur brique5.
Après un tour de quelques librairies où j'ai la flemme d'acheter des bouquins boliviens qui ont pourtant l'air intéressants (entre autre parce que je n'ai toujours pas lu ceux que j'ai ramenés d'Irlande en 2008), on rentre à l'hostal, dîne, rencontre une amie des fille de façon improbable et voilà.

Nous passons les deux jours suivants à Coroico, ce qui fera l'objet d'un autre post.

De retour le mercredi soir à La Paz, on réussit en se démenant un peu à trouver une avant-première (les films sortent le jeudi en Bolivie) en anglais sous-titré du nouveau Batman. On fait les gros au Burger King avant (comme annoncé par S. : meilleur que MacDo, moins bon qu'un B.I.A., mais franchement décent pour un fast-food. En terme de goût en tout cas. Après les principes, j'dis pas...). Batman: trop bon moment, surtout parce que quand même, j'l'attendais celui-là. Bon il est quand même moins bien que The Dark Knight, mais c'pas grave c'était une bonne soirée.
Le lendemain, on fait un tour à la feria de l'Alto (quartier perché de La Paz), où on peut trouver d'absolument tout, de la nourriture au matériel de bricolage en passant par des clés USB, des livres et des chaussures. On passe la soirée dans un bar reggae sympa où je goûte le white russian de S. . Une fois passé le goût d'alcool, c'est pas mauvais. Mais pas assez pour me convertir en alcoolique.
Le vendredi est dédié à la visite de Tiwanaku, ensemble de temples en ruine, du nom de la civilisation pré-inca les ayant bâtis. C'est globalement joli, mais j'ai quelques suspicions sur l'affirmation du guide qui indique dans certains motifs de la Puerta del Sol locale la présence des nombres 52, 12, 7 et 24 qui correspondraient aux semaines de l'année, mois de l'année, jours de la semaines et heures du jour. Déjà parce que les regroupements me paraissaient suspect et puis parce que le coup de la civilisation ancestrale tombée pile poile sur la même configuration que le calendrier grégorien (ou le découpage en semaines et mois est à peu près arbitraire — ou en tout cas plus lié à des facteurs historiques et humains qu'astrologiques). En plus notre guide n'est pas très intéressant, voire particulièrement agaçant: sa langue maternelle n'étant visiblement pas l'espagnol (là-dessus pas de problème), il répète inlassablement la même formule ("lo que vamos a poder observar" — "ce que l'on va pouvoir observer" ). Bref. Sinon, les trucs intéressants: les murs des temples ne sont pas tous construits avec les mêmes pierres, les plus exposés aux vents étant construits avec des pierres plus robustes; Evo Morales s'est vu reconnaître le pouvoir ici; trinité du monde représentée par le poisson, le puma et le condor. Et d'autres trucs dont je ne me souviens plus et que je n'ai pas notés.
Le retour se fait le ventre vide puisqu'on avait pas anticipé le prix (élevé) de l'entrée et qu'on est donc tous fauché.
S. et moi ressortons manger un burger après le repas qui nous a paru trop léger. Le burger en question coûtait 20 bolivianos, la palta (avocat) étant en supplément. Sauf qu'au moment de nous faire payer, le serveur nous annonce 40 bolivianos par burger. Ce qui correspond soit à deux burger, soit à un burger avec accès illimité au "salad bar". Du coup on grogne et on obtient de payer 20 bolivianos nos burger. Tentative d'arnaque de touristes du soir, bonsoir.
Au lieu de retourner au bar pour écouter de la musique comme c'était prévu, on joue au Yam's jusqu'à 2h du matin. Beaucoup plus raisonnable. J'avais prévu de partir le lendemain matin pour l'Isla del Sol, mais la nuit et pas l'envie de partir font que je reste encore la journée pour regarder avec eux le défilé La Entrada de los Estudiantes, longue procession d'étudiants regroupés par université et par département où chaque cortège choisi une dans traditionnelle et descend le Prado (surnom de l'avenue principale) en... dansant! (Surprise!)
C'est plutôt joli, mais lassant au bout de quelques heures. Du coup on va manger dans un restaurant populaire à 1€ le déjeuner (suffisant), on se prend café/chocolat chaud dans un bar plus "touristique" en jouant au Yam's (again). J'aligne les scores d'effronté, puis je me sépare du groupe6, direction le lac Titikaka. Ce qui fera l'objet d'un autre billet.

De retour à La Paz, avec pas grand chose à y faire, de la fatigue dans les pattes et un bus pour Arica à 6h le lendemain, je me contente de me balader à pied pour aller chercher mon ticket de bus puis aller au cinéma. Devant le choix astronomique dont je dispose, je me rabat sur Valiente, le dernier Pixar (Rebelle en français) en version espagnole. C'est pas mal. La volonté affichée de faire un film ou le personnage féminin n'est pas une princesse terne et passive et tout à leur honneur, mais bon y'a quand même encore pas mal de truc à revoir (exemple: sa mère lui répète tout le temps ce que doit être ou ne pas être une princesse, et ça ne l'intéresse pas; mais pour sauver sa mère, elle doit quand même mettre ce qu'elle lui a appris en pratique — la couture. Évidemment, sa mère lui fout la paix à un moment donné du film, mais n'empêche, faudrait surtout pas qu'elle rejette TOUT ce qu'on lui a appris. Elle a droit à un peu plus de liberté parce qu'elle l'a mérité, mais faudrait voir à pas trop s'éloigner de sa nature quand même.). Je sais pas pourquoi mais chaque fois que la musique (celtique) commençait, je me mettais à pleurer, sans absolument aucune raison liée à l'histoire. Soit j'étais très fatigué, soit l'Irlande me manque vraiment plus que je ne pouvais l'imaginer. Hmm.


1: C'était en fait la seule classe disponible à bord de ce bus et également le seul bus qu'on pouvait prendre. Rien à voir avec une volonté marquée de se différencier du commun dans nos déplacements.
2: Ouai, alors au début, j'avais vaguement prévu d'écrire ça du point de vue du chien, mais alors là j'ai une de ces flemme de le faire...
3: Mais c'est pas grave, j'ai développé une technique jedi pour ne pas m'énerver, ne pas paniquer et ne pas voir les minutes s'écouler.
4: Forcément, y'avait Ellen Page...
5: Plus claires que celles du Nord ou du Royaume Uni par contre.
6: Je dois être le mercredi à Santiago, donc rentrer le lundi à La Paz, ce qui est le jour où ils ont prévu d'aller au lac Titikaka. Du coup, comme je suis pas fan de La Paz et que quand même ce serait bête de rater Titikaka, je pars en avance.

vendredi 17 août 2012

Back from the Dead



Je vais pas faire semblant de donner des excuses: j'avais la flemme et j'avais prévenu, alors voilà. Mais bon, ça veut pas dire que j'ai rien à dire so I'm back from the dead.

lundi 30 juillet 2012

Un p'tit tour et puis s'en va

Avant toute chose,bonjour une anecdote oubliée dans le post précédent. Nous avons mangé à Sucre dans un restaurant végétarien expresse. Le restaurant n'est ouvert que de 12 à 14h, les assiettes des entrées sont déjà prêtes sur les tables (mais pas partout, il n'y a apparement pas assez d'assiettes!) et sitôt un plat terminé, on vous envlève l'assiette et on la remplace par la suite. Indépendament de l'avancement des compagnons de tablées. Tout est réglé comme une pendule à tel point que le repas est expédié en moins d'une demi heure. En plus c'était pas super bon et le jus fruit était franchement louche (on n'y a pas touché). Passons à autre chose.

Avec un jour de retard (pour cause de maladie de B.) et donc pour un jour de moins que prévu (pour cause de départ à La Paz) et sans le compañero (pour cause de pied à soigner), nous partons dans un trekk d'un jour et demi en direction du cratère de Maragua. Nous quittons l'auberge à 05h30, laissons nos sacs à l'agence Condor Trekker et embarquons avec nos 9 autres compagnons de marches, deux volontaires américains de l'agence (dont le très drôle J.) et deux guides locaux (dont l'un est une mine d'information que L. tentera en vain d'épuiser). Arrivés au point de départ de la marche, nous prenons un copieux petit-déjeuner devant une petite chapelle et le buste d'un indigène s'étant insurgé contre les espagnols en menant une insurrection de 7000 hommes. Le guide fait la première explication et me demande de traduire en anglais au groupe qui ne parle pas espagnol (nous sommes les seuls à le comprendre et les filles le parlent mieux que moi, mais je parle mieux anglais et j'avais eu le malheur de dire au guide qu'il pouvait me parler en espagnol au contraire des autres). C'est marrant à faire, mais ej n'ai toujours pas compris pourquoi moi, sachant que le volontaire J. parle très bien espagnol...
Nous entamons la marche sur un chemin de montagne pré-hispanique restauré mais dont le tracé existait déjà avant l'arrivée des Incas dans la région (au XIIème ou XIIIème siècle). Nous descendons jusqu'au fond de la vallée à flanc de montagne. Évidement, c'est fou. Nous atteignons une rivière, la longeons un peu, traversons un pont suspendu en cordes et planches (et c'est rigolo) avant de descendre pour le déjeuner sur une petite "plage" bordant une cascade où se baignent les plus courageux. Le déjeuner (que nous portions) est conséquent et franchement bon, le fromage vallant à lui seul le déplacement!
après s'être un peu reposé, nous reprenons la marche par une belle ascencion qui nous fait prendre 250m d'altitude en quelques dizaines de minutes. C'est la partie la plus difficile de l'expédition. Nous arrivons au sommet de la crête et pouvons contempler le chemin parcouru depuis le petit matin, c'est impressionant (surtout le paysage). Nous croisons des enfants des villages du coin qu'un anglais photographie tout en marchant ("oh! des pauvres! Souriez pour moi s'il vous plaît!". Grr. Il ne pensait sûrement pas à mal, mais le geste m'a énervé. Je nous trouve déjà suffisament envahissant à nous balader en étalant nos richesses sous forne d'équipement et d'appareils électroniques pour ne pas encore en rajouter...). Ceci dit, il a une vie plutôt cool: il est prof de sport, et avec sa copine (qui, avec ses lunettes, est le sosie d'une certaine berlinoise chez qui j'ai pu trouver refuge cette année - déconcertant), ils travaillent six mois de temps en temps pour se payer les voyages le reste du temps. Nous croisons également du bétail en arrivant dans le cratère (qui n'est en fait absoluement pas lié à un impact quelconque, mais un lac créé par la formation des cordillières qui s'est ensuite asséché), voyons une impressionante cascade de haut (qui s'appelle La Gorga del Diablo, la traduction est évidente) puis rejoigons le refuge pour la nuit, particulièrement cosy.

La mauvaise nouvelle, c'est qu'au cours du repas collectif et convivial, j'appred que les étrangers ont peur de venir en France parce que les français ont la réputation de ne pas les aimer. Ça m'attriste pas mal, et je suis encore plus déconcerté lorsqu'au moment de raconter des blagues, les seules qui nous viennent à l'esprit sont des blagues rascistes. Heureusement, j'en connais quand même d'autres...

Le lendemain matin, le départ pour les trois heures de marches se fait après un petit déjeuner à base de flocons d'avoines (dont je ne raffole pas). Nous entamons la sortie du cratère que je n'ai pas encore décrit, mais je ne trouve pas les mots là tout de suite, faudra me demander plus tard. Le paysage est toujours magnifique et multicolore (rouge, vert, bleu, jaune - encore une fois pour cause de minéraux). Il y a beacoup de poussières sur le chemin, blanche ou rouge. Nous déjeunons le long d'un aqueduc, sur un chemin de terre rouge, et je m'occupe personnelement de finir le stock de fromage. Le trekk se termine alors, après quelques minutes de marche et un trajet en bus qui, entre autre, traverse une rivière au pied d'un pont en construction.

De retour à l'agence, j'attend les filles partis faire un tour et S. qui doit nous y rejoindre. Je découvre, amusé que les chiens se font parfois adopter, celui adopté par l'agence se nommant Blackie, référence évidente à sa couleur. Après un passage chez C. pour le goûter et récupérer nos sandwichs, nous nous entassons à 8 dans un taxi sous l'oeil hilare d'un policier pour rejoindre le terminal et embarquer dans notre bus en direction de La Paz...