mercredi 27 juin 2012

Les échecs se cachent pour mourir

Parce que tout ne pouvait pas parfaitement bien se passer, voici le récit de l'échec du jour.

Puisque je pars et que j'ai un début de résultat, E. m'a conseillé d'écrire un rapport sur ce que j'avais fait jusqu'à présent et de l'envoyer à deux personne travaillant avec le même outil que moi (mais eux ce sont des "vrais", pas un guignol en stage qui ne comprend que le quart de ce qu'il fait) pour le demander un retour, des conseils ou whatever.
Du coup je viens de passer deux jours à mettre au propre mes fichiers, à rédiger un beau document LaTeX que vous pouvez trouver ici (mais pour une part non-négligeable d'entre vous, il faudra passer par entre deux et quatre ans d'études d'informatique pour y comprendre quoique ce soit, en plus c'est rédigé dans un anglais de zombi). Suite à quoi, il était aujourd'hui 17h, donc je l'ai envoyé aux personnes en question. Sauf que manque de bol, il suffit pas de mettre un vague titre, me présenter et dire que je fais un stage sous la tutelle de E. pour que ces gens qui ne sont pas des étudiants insouciants et naïfs ne le considèrent pas comme du spam et le balance d'une délicate manipulation au clavier (ça m'étonnerai qu'ils utilisent la souris pour supprimer des messages) à la corbeille. S'ensuit un mail semi-amusé de mon encadrant me rappelant que derrière ces deux adresses mails à qui j'ai envoyé ces quelques bits de données se cachent des vrais humains avec deux bras, deux jambes (enfin je crois) (j'ai rien contre ceux qui ont moins — ou plus — de deux bras ou deux jambes, soit dit en passant), qui plus est chercheurs donc — malgré ce qu'on en croit — des gens occupés. Il faut donc leur donner une raison de lire mon rapport (moi qui croyait naïvement que E. leur ayant déjà parlé de mon stage, leur dire qui j'étais suffirait).
Du coup je me re saisi de mon plus bel anglais technique et j'essaye tant bien que mal de mal de faire croire que j'ai la moindre idée de ce que je fais1 et je renvois un mail. Manque de bol, il fallait aussi dire ce que j'attendais d'eux. Ce dont je n'ai pas la moindre idée. On m'a dit d'écrire un rapport, j'ai écrit un rapport. (Un peu servile le gars quand même.)
J'en suis déjà à deux mails, ça commence sérieusement à ressembler à du spam si j'en renvoie un autre2, je suis tout penaud de mon entrée ratée dans le merveilleux monde communautaire de la recherche. Je m'imagine dans dix, en train de donner une conférence et ces deux là seront au fond et se marreront en se souvenant de mes premiers essais raté de communication. Mais ils seront bien obligés d'écouter en fin de compte. Tout le monde écoute quand le barbu d'en face à une hache large comme lui.3


1 C'est pas complètement vrai, hein, c'est pour faire style, parce que c'est cool de passer pour un clown qui comprend rien.
2 Finalement, E. s'occupera de renvoyer un mail de synthèse pour m'éviter d'envoyer "n>2 messages en 1h" (s.i.c.)
3 Oui, je viens d'apprendre comment faire des notes de bas de page en HTML, du coup j'en abuse.4
4 Note dans une note. Noteception.

Pour vous récompensez, ma chanson du jour: Bad Co. Project — Kids of the Nation. C'est du punk, ça chantonne faux, ça lève le poing, ça n'a pas d'espoir et ça n'a rien à voir avec le Chili, c'est importé de Berlin.

mardi 26 juin 2012

Départ.

Demain, ce sera le 27juin. Comme prévu, je mettrait mon stage en pause pendant un peu plus d'un mois pour tracer la route. Je n'ai pas encore bien planifié ce que je vais faire, mais je connais au moins les régions où je vais aller.

A partir de jeudi matin et jusqu'au 2 juillet, je serai au sud du Chili. Pas tout au sud, malheureusement, les conditions climatiques de la Patagonie hivernale et le manque de temps m'en empêche. je serais par contre dans la région des Lacs (Los Lagos), autour de la ville de Pucon. Avec un peu de chance et de force, je pourrais gravir un des nombreux volcans de la régions (seuls une soixantaine sont en activité, et je ne devrais pas pouvoir gravir ceux-là, l'ascension étant réservée aux alpinistes — pourquoi pas andistes? — chevronnés en hiver).

Ensuite, après être rentré à Santiago, je prend l'avion pour l'extrême nord du Chili, où je passerai quelques jours à visiter la région entre Arica et Iquique avant de redescendre dans le désert d'Atacama pour un petite semaine.

Le 15 juillet je devrais retrouver S. pour partir rejoindre L. et B. en Bolivie pour une quinzaine de jours se terminant au lac de Titicaca. C'est en tout cas l'état du projet.



J'essayerai de me connecter de loin en loin pour répondre à quelques mails, peut-être mettre à jour ce blog pour éviter un récit dense et monotone dans un mois. En attendant vous pouvez vaguement savoir où je suis grâce à ce bref (mais complet) résumé de mes intentions de voyage.



A bientôt!

¡Música!

Je suis pas mal sorti ces dix derniers jours. Enfin. Parce qu'avoir un rythme pépère boulot, lecture, dodo, c'est reposant, mais c'est pas très animé.
De fait, je n'ai pas non plus beaucoup dormi (et la nuit à lire l'effroyable manga Battle Royal n'a pas arrangé les choses). Toujours est-il que j'ai du coup quelques trucs à raconter, et que ça remplira un peu le blog avant mon départ (imminent).

Samedi 16 : Après avoir cuisiné (et réussi) pour la première fois un pavé de saumon avec S. parce que j'en avais marre de manger des sandwichs toute la semaine, des amis espagnols basques et catalans à lui, lui et moi, sommes allés au Barrio Brasil (toujours le même) dans un petit bar avec l'annonce d'aller y danser de la salsa. Ou regarder les autres danser de la salsa pour certain dont je tairais ici le nom par respect pour leur honneur. Surprise, pas de salsa, mais deux groupes en concert à la place. Le bar ne paye pas de mine, mais a en fait une bonne contenance puisque répartis sur deux étages. Au rez-de-chaussée (qui n'existe pas au Chili, il y a directement el primer piso), quelques tables et la scène devant un grand mur peint d'un symbole inspiré de l'emblème mapuche. Le premier groupe, des jeunes, a su mettre une bonne ambiance avec sa Fusion Latina, mélange de Jazz et de musique latine à base de percussions, guitare, basse et synthétiseur. Très chouette. Le second était plus orienté rock folklorique et "jazzistico", pour reprendre l'expression de l'organisateur, alternait entre passage clairement rock et de longs intermèdes jazzy. C'était moins chouette, il était 3h30 du matin, on est partis.

Jeudi 21: Toujours dans Barrio Brasil, S. m'emmène voir après le match déjà relaté le concert d'un des groupes incontournable de Santiago, dans un des lieux incontournables de Santiago: la Banda ConMoción! Mélange de ska et de cumbia (musique dansante locale) ce groupe se produit environ une fois toutes les deux semaines à Santiago et presque 2 fois sur trois dans le lieux où nous étions: el Galpón. Comme tous les concerts chiliens, l'heure annoncée est 23h, mais lorsque nous arrivons à 1h du matin, les concerts n'ont pas encore commencés, les gens se "contentant" de danser sur la musique diffusée dans les enceintes. Le concert met une très bonne ambiance, les gens dansent partout et on oublie qu'il est déjà 2h du matin. Ce que j'aime bien dans le ska, et qui est aussi un peu vrai de l'électro, c'est que beaucoup de gens peuvent y trouver leur compte: les amateur de jazz apprécieront le son cuivré, les amateur de rock le rythme, ceux de punk l'énergie, ceux de métal la vitesse. Du coup, on croise des t-shirts de tout ces genre, et ça fait plaisir à voir. Pour info, les mêmes conseils s'appliquent au Chili: n'emmenez pas votre portable dans le pogo!
Le groupe qui suit, Chorizo Salvaje est beaucoup plus orienté cumbia, du coup, moins de pogo et plus de danse (mais je me contente comme d'habitude de vaguement remuer en rythme puisque je ne sais pas danser!) On parle du peuple mapuche, on saute et on danse. Un très bon moment, de quoi refaire le plein d'énergie malgré les 4h du matin!

Vendredi 22: retour au Galpón pour le concert de la Mano Ajena, après une pizza viande - olive - fromage à 1h du matin. Cette fois, on arrive après la première partie (à 1h30, le concert était annoncé à 23h), mais le concert étant absolument génial, on s'en contentera modestement. S. préfère la Banda ConMoción, mais le concert que j'ai vu ce vendredi filait une telle pêche que c'est celui que j'ai préféré. La chanteuse et la violiste passent leur temps à danser et à parcourir la scène, les musiciens ont une énergie inépuisable, et la venue de leur amis sur scène pour partager des morceaux augmente la bonne humeur générale. Le concert se termine en apothéose par la performance impressionnante d'un joueur de flûte de Pan que j'envie, même si je n'en ai pas touché depuis plus de dix ans.

Samedi 23: impossible d'être à Valpo sans sortir un peu! Du coup, sur les 1h du mat' en cherchant un endroit où écouter de la musique en vivo, on atterrit au Gato (chat), bar populaire ayant l'air moins "branché" que le premier bar qui nous avait été indiqué, mais qui ne passait que de la musique enregistrée. Malgré le nectar de pêche difficile à avaler, les deux groupes de musiques andines valaient le coup. Et même si je n'ai pas saisi de profondes différences de genre alors que L. en a mentionné au moins 5 différents en racontant la soirée, et même s'ils nous a fallu attendre la dernière chanson pour nous décider à rejoindre la quasi-intégralité de la salle pour danser entre les chaises plutôt que d'être tristement assis, le concert de ces deux trios en formation guitare-percussions et flûte pour le second) était très sympathique et conclu parfaitement cette semaine de musique locale.

Sur ces mots plutôt soft compte-tenu du ton des derniers messages, je vous laisse...

Valparaiso: dépaysement, enfin

Puisqu'une homoinitiale (mais que peuvent bien signifier ces petits gribouillis rouge sous ce magnifique mot?) habite Valparaiso, et qu'il paraît que c'est cool, S. m'a emmené passer le week end chez elle (elle = L., mais pas moi, pour ceux qui n'avaient pas compris; ceux qui n'ont toujours pas compris peuvent faire une pause, prendre une aspirine et se foutre de cette partie qui n'a aucun intérêt à par montrer que j'aime bien faire des phrases alambiquées n'ayant aucun sens, et que donc, malgré que je me sois levé à 7h30 pour voir des présentations d'étudiant en informatique en espagnol, je suis en forme). Arrêtons là cette première partie, sautons deux lignes et reprenons.

Valparaiso, ce week-end, chez L. .< br /> Commençons par une première remarque: les car chiliens sont confortables. Plus que les français, voire les européens, d'après mes souvenirs de Alsa© en Espagne. Il y a de la place devant les jambes, même quand ce ne sont pas des semi-cama (demi-lit, c'est à dire sièges très abaissables avec repose-jambes — pas pieds, jambes! Et Dieu bénit les chiliens.) et les dossiers sont larges. Tant et si bien que j'ai dormi plutôt confortablement à la fois à l'aller (siège normal) et au retour (semi-cama).
Passons à la ville elle-même à présent, si vous le voulez bien.
Située en bord de mer, construite sur 42 cerros (collines), plus populaire que Santiago la ville procure (enfin) un vrai dépaysement. En effet, le centre de Santiago où je travaille, dors et sors et assez occidentale (surtout pour les parties dormir et travailler, les sorties s'effectuant dans le quartier Brasil dont j'ai déjà parlé) et à part l'espagnol incompréhensible des habitants, j'ai assez peu l'impression d'être sorti d'Europe.
A "Valpo", ce sentiment surgit enfin. Les maisons sont entassées les unes sur les autres, certaines sont effondrées, jamais reconstruites, certaines sont couvertes de tôles servant d'isolement, il y a énormément de fresque. La ville semble plus vivante que la capitale. En plus il faisait beau et chaud (sans contrepèterie). Parce qu'en fait l'hiver au Chili, c'est uniquement les quelques jours où il pleut (et où les rues sont inondées grâce à l'exceptionnelle voirie locale); sinon, s'il y a du soleil, il fait entre 15 et 20 degrés Celsius (pas Kelvin, grands fous!). Un temps de mi-printemps français en somme. Finalement je ne regrette pas trop de ne pas connaître l'été cette année. Je viens encore de faire une digression à rallonge.

Abrégeons là vos souffrance de lecteur. Valparaiso, c'est une ville vachement chouette. L'ambiance y est plus roots et même si elle est apparemment moins sûre que le Santiago (ces pauvres qui ne savent pas se tenir, je vous jure...), elle n'en reste pas moins très agréable à vivre et moins monotone que la capitale. Et ce, malgré l'affreux parlement en forme d'Arc de Triomphe qui cache un bout de la vue.

vendredi 22 juin 2012

¡Vamos la U! C***** ** *******

Je vais demander à ceux qui me connaissent bien de s'accrocher à leur fauteuil, la révélation qui va suivre pourrait les faire basculer dans un abîme sans fond tant la surprise sera grande.





Je suis allé voir un match de foot. Au stade.





Ben ouai, il paraît que l'ambiance est ouf' dans les stades chiliens. Du coup, pour voir, j'ai suivi S. et des amis à lui au match Universidad de Chile vs. Boca Junior . Il s'agissait du match retour de la demi-final de la Copa Santander Libertadores, équivalent de la ligue des champions européenne. Pour info, Boca Junior est une équipe argentine (de Buenos Aires) et la Universidad de Chile (la "U") est la plus grosse équipe de Santiago, mais n'a plus rien à voir avec l'université du même nom (accessoirement, celle où je fais mon stage).

Et effectivement, il y avait de l'ambiance.

Pour la partie positive de l'ambiance, on retiendra la démonstration de force des supporters chiliens à l'entrée de leur équipe sur le terrain: drapeaux, chant, cris, lancés de rouleaux de papier toilette, fumigènes, feux d'artifice... Feux d'artifice! (alors qu'on m'a pris ma pomme à l'entrée! Comme si j'allais gaspiller une pomme dans l'hypothétique objectif d'espérer toucher quelqu'un en la lançant...).
On retiendra également le bonne esprit des supporters qui applaudissent leur équipe alors même qu'en faisant match nul elle se retrouve éliminée de la coupe (Boca Junior avait gagné 2 - 0 à l'aller). Ils ont même un "chant de défaite" qu'ils entament dès le coup de sifflet final et qui dit en substance "Même quand tu perds, je continuerai de te suivre et de t'encourager, , la U!".

Pour les points négatif, les insultes incessantes, le racisme latent (insulte aux boliviens alors qu'il n'y a pas un bolivien dans le stade, le seul joueur noir qui n'a pas droit à un nom — seulement "El Negro" ) et un chauvinisme qui me laisse toujours aussi circonspect.

Ceci dit, le match était pas mal, malgré le score nul, de nombreuses actions ont émaillées la partie.


PS: Pour ceux qui se demandent, oui, les *** représentent une insulte qui fait partie du slogan d'encouragement. Slogan que se plaisent à scander les supporters au moment de croiser un Carabinero.

Anecdotes et balivernes, sans les balivernes

Avant de commencer une brève série d'anecdotes sur mon séjour ici, on me dit dans l'oreillette que certain-e-s ici ne parlent pas espagnol. Je ne comprend vraiment pas comment ça se fait, alors que moi je lis parfaitement les commentaires en allemand.
Bref, pour ceux qui n'ont pas pensé à utiliser notre ami lunettes bégayées qui fait une fortune en vendant de la publicité et des infos sur vous mais qui dans sa grande mansuétude m'autorise et me permet de tenir ce blog, pour ceux l), disais-je, il s'agissait du tout dernier discours de Salvadore Allende (cliquez pour la traduction).
L'autre citation est un extrait du discours d'inauguration du Museo de la memoría y des los derechos humanos et est repris à l'entrée du-dit musée, que j'ai visité la semaine dernière.
Mais vous avez pas besoin de moi pour vous imaginez que c'est dur, violent, émouvant, et comment-c'est-possible, et qu'a-fait-le-monde, et bravo-aux-résistants, et qu'aurais-je-fait-à-leur-place.


Place aux anecdotes, en désordre et sans grand intérêt:


- la monnaie locale est le peso, mais ils utilisent le symbole $ pour la représenter. Le temps de le comprendre, ça fait tout drôle les dix premières minutes — surtout si c'est au moment de retirer 180 000 $.

- il y a devant la Moneda (palais présidentiel, célèbre pour s'être fait bombarder), un drapeau chilien absolument immense. Je pense qu'il fait au moins une vingtaine de mètres de long. Et il (tente de) flotte(r) au vent en permanence.

- il y a dans le métro des écrans de télévision qui diffuse TV Metro (original). On peut y croiser des clips aussi différent que Rihanna, Justin Bieber, des boys band locaux, et Jack White. Mais on peut aussi y voir des infos ou des encarts très... hm... ciblés: la rubrique Mujeres en linea (littéralement: les femmes dans le viseur), qui propose des conseils pour maigrir, se maquiller ou sur la grossesse. Pouf pouf.

- vous savez, dans les films d'action, y'a toujours un type en moto-cross, tout en noir, qui est un super armé et qui pourchasse le héro dans les rues étroites d'une ville avant de s'écraser misérablement parce que le héro, et ben, il est vraiment trop fort (sinon il serait mort dix minutes après le générique)? Et ben, j'ai croisé un type comme ça. Moto-cross, tout en noir, gilet par-balles etc. Sauf que dans le dos et sur la moto, il y avait écrit "Seguridad de Santiago". Du coup c'est pas drôle, je croyais avoir croisé un bur bad ass, en vrai c'est juste un vigile urbain amélioré. En plus il avait l'air payé à faire le tour du quartier en boucle toute la journée (je l'ai vu deux fois au même endroit à deux moment de la journée).

- il y a beaucoup de pollution à Santiago. Je l'avais déjà mentionné quand j'étais revenu du Cerro San Cristobal, mais c'était encore plus saisissant mercredi quand, en débouchant sur l'artère principale de la ville, mes fragiles poumons de fumeurs invétéré de dioxygène se sont retrouvés assaillis par la contaminación qui m'a même irrité les yeux. (la vaca, elle est passionnante ma vie, vous trouvez pas?) Heureusement, dans Santiago, on a encore le droit de se balader avec un foulard sur le nez sans risquer 35€ d'amende parce que la République se vit à découvert.

- en fait ici, y'a pas vraiment de différence entre police et CRS, du coup les fl forces de l'ordre donnent toujours l'impression d'être en tenue de combat. Et c'est encore plus impressionnant lorsque l'on croise leurs bus grillagés voire blindé et peints en noir.

- il n'y a pas vraiment de politique d'urbanisme, du coup les maisons sont peintes au goût du participant. Globalement, rien de fantaisiste, mais on peut tout de même croiser une maison bleu turquoise ou noir. Rigolo.

Et sinon, joie du jour (d'hier): retrouver une chanson dont le refrain me trottait dans la tête depuis un an.

Et sinon, il y a de la neige sur les montagnes et il fait beau, c'est chouette, c'est joli.

dimanche 17 juin 2012

El once de septiembre, mil nove ciento setenta y tres

Santiago, La Moneda, 11/09/1973 — 9:10 A.M.


"Seguramente ésta será la última oportunidad en que pueda dirigirme a ustedes. La Fuerza Aérea ha bombardeado las torres de Radio Postales y Radio Corporación. Mis palabras no tienen amargura sino decepción Que sean ellas el castigo moral para los que han traicionado el juramento que hicieron: soldados de Chile, comandantes en jefe titulares, el almirante Merino, que se ha autodesignado comandante de la Armada, más el señor Mendoza, general rastrero que sólo ayer manifestara su fidelidad y lealtad al Gobierno, y que también se ha autodenominado Director General de carabineros. Ante estos hechos sólo me cabe decir a los trabajadores: ¡Yo no voy a renunciar! Colocado en un tránsito histórico, pagaré con mi vida la lealtad del pueblo. Y les digo que tengo la certeza de que la semilla que hemos entregado a la conciencia digna de miles y miles de chilenos, no podrá ser segada definitivamente. Tienen la fuerza, podrán avasallarnos, pero no se detienen los procesos sociales ni con el crimen ni con la fuerza. La historia es nuestra y la hacen los pueblos.

Trabajadores de mi Patria: quiero agradecerles la lealtad que siempre tuvieron, la confianza que depositaron en un hombre que sólo fue intérprete de grandes anhelos de justicia, que empeñó su palabra en que respetaría la Constitución y la ley, y así lo hizo. En este momento definitivo, el último en que yo pueda dirigirme a ustedes, quiero que aprovechen la lección: el capital foráneo, el imperialismo, unidos a la reacción, creó el clima para que las Fuerzas Armadas rompieran su tradición, la que les enseñara el general Schneider y reafirmara el comandante Araya, víctimas del mismo sector social que hoy estará en sus casas esperando con mano ajena reconquistar el poder para seguir defendiendo sus granjerías y sus privilegios.

Me dirijo, sobre todo, a la modesta mujer de nuestra tierra, a la campesina que creyó en nosotros, a la abuela que trabajó más, a la madre que supo de nuestra preocupación por los niños. Me dirijo a los profesionales de la Patria, a los profesionales patriotas que siguieron trabajando contra la sedición auspiciada por los colegios profesionales, colegios de clases para defender también las ventajas de una sociedad capitalista de unos pocos.

Me dirijo a la juventud, a aquellos que cantaron y entregaron su alegría y su espíritu de lucha. Me dirijo al hombre de Chile, al obrero, al campesino, al intelectual, a aquellos que serán perseguidos, porque en nuestro país el fascismo ya estuvo hace muchas horas presente; en los atentados terroristas, volando los puentes, cortando las vías férreas, destruyendo lo oleoductos y los gaseoductos, frente al silencio de quienes tenían la obligación de proceder. Estaban comprometidos. La historia los juzgará.

Seguramente Radio Magallanes será acallada y el metal tranquilo de mi voz ya no llegará a ustedes. No importa. La seguirán oyendo. Siempre estaré junto a ustedes. Por lo menos mi recuerdo será el de un hombre digno que fue leal con la Patria.

El pueblo debe defenderse, pero no sacrificarse. El pueblo no debe dejarse arrasar ni acribillar, pero tampoco puede humillarse.

Trabajadores de mi Patria, tengo fe en Chile y su destino. Superarán otros hombres este momento gris y amargo en el que la traición pretende imponerse. Sigan ustedes sabiendo que, mucho más temprano que tarde, de nuevo se abrirán las grandes alamedas por donde pase el hombre libre, para construir una sociedad mejor.

¡Viva Chile! ¡Viva el pueblo! ¡Vivan los trabajadores!

Estas son mis últimas palabras y tengo la certeza de que mi sacrificio no será en vano, tengo la certeza de que, por lo menos, será una lección moral que castigará la felonía, la cobardía y la traición."

— Slavador Allende —

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Santiago, Museo de la memoría y de los derechos humanos, 11/01/2010

"No podemos cambiar nuestro pasado; sólo nos queda aprender de lo vivido."

— Michelle Bachelet —



samedi 16 juin 2012

MAC 1

Rien à voir avec la vitesse du son. En plus il manque un h.

Le musée d'art contemporain de Santiago est réparti sur deux sites, j'en ai visité un il y a quelques heures.

Dans ce musée vous pourriez croiser, si vous dépensiez environ 1000€ pour visiter ce pays en forme d'asperge (ou de haricot vert, selon les préférences culinaires) :


• Un rez-de-chaussé consacré à l'exposition "Chile años 70 - 80: Memoría y Experimentalidad où entre autres, vous verriez:
- La Obra Abuerta (Œuvre ouverte) de Hernán Parada, un travail basé sur des photo de son frère emprisonné et disparu en juillet 74. L'œuvre devrait être déclarée achevée le jour où l'artiste retrouvera son frère. Travail de mémoire, tout ça.
- La provocation de Juan Pablo Langlois, El carné múltiple: 27 versions de la même carte d'identité surmontant un rappel du texte de loi interdisant de cacher son identité ou de la falsifier en fabriquant de faux papiers. - Un gigantesque tapis de sol de salle à manger étendu au mur avec en vis-à-vis les pieds des chaises telles que réparties sur le même tapis durant l'exercice de ses fonctions. Le tapis est largement usé là où se situaient les chaises. Cette installation de Josefina Fontecilla très justement intitulée De sobremesa cherche à prouver que le mobilier ne retient "ni les identités, ni les conversations, ni les anecdotes, mais simplement les déplacements routiniers des corps"[traduction et adaptation libre, ©L; under WTFPL]. - Les quatre photographies de Elías Adame regroupées sous le titre De Chile sur lesquelles on peut voir l'artiste juxtaposer ou superposer (en peingnant) la carte du Chili et son corps (à l'envers ou à l'endroit). L'objectif étant de rendre compte de la cohérence du corps géographique, socio-politique et culturel du Chili pour dénoncer les exaction pas gentilles du méchant dictateur Pinochet. Il a ensuite collé des posters regroupant ces quatre photographies à divers endroit de la ville et mesurer le temps qu'elles mettaient à être arrachée. Palmarès global compressé par mes soins: dans les endroits très visités (typiquement: l'artère centrale de la ville), ça tenait de 30min à 5h (ouhou, gros score); dans les lieux culturels et universitaires, de 5 à 15 jours (mais que fais la police? C'est pas comme si les étudiants étaient pas de sales gauchistes à mater au bâton...) et dans la vitrine de petites boutiques de photographies ou de livres, ça a tenu 1 mois (de toute façon personne y va dans ces trucs so XIXème). Pour info, il a fait tout ça en 1980, hein, aujourd'hui il l'aurait balancé sur Facebook, il se serait pas ennuyé à aller les coller, faut pas déconner, y'a du soleil dehors, ça brûle. - Deux comptes-rendus de performances dont je n'ai délibérément pas noté les noms pour le plaisir d'écrire cette phrase et ce qui va suivre entre parenthèse ( véridique — et une phrase récursive, une).
* La première est une intervention d'une artiste féministe qui dans une galerie a projeté sur son corps (nu) je ne sais plus quel tableau de Ève (je croisà tenant une pomme (ça parait cohérent), puis s'est enduite de peinture (rose) pour imprimer l'empreinte de son corps (deux fois le dos, une fois l'avant) sur une gigantesque toile (aujourd'hui présente au musée), avant d'encadrer tout cela de peinture jaune et d'écrire à la bombe "Eroica" (accessoirement, titre de l'œuvre). Tout ça pour dénoncer la réduction de la femme à son corps et de ce corps au statut d'objet.
* La seconde performance en est un peu moins une. En fait l'œuvre est présente. L'installation comporte une toile peinte et deux téléviseurs cathodiques (les artistes sont de has-been. Sur ces téléviseurs, on peut voir la création et destruction partielle de la toile, et d'après la petite plaquette que personne ne lit jamais sauf ceux qui ne comprennent rien d'eux-mêmes et qui ont du temps à perdre, présentement, moi, ce sont eux qui sont la véritable œuvre. (On retrouve là l'idée d'art comme processus créatif plutôt que comme aboutissement, n'est-ce pas...) Le tout sert à dénoncer le triple assissanat assassinat (sans dyslexie, c'est mieux) de Pierre, Paul et Jean [j'ai changé les noms, d'abord parce que je ne m'en souviens pas, et ensuite parce que je trouve qu'avoir une œuvre en mémoire de son assassinat politique dans les années 80 c'est un peu prétentieux: ils auraient pu faire comme tout le monde et resté globalement anonymes.]. Voici donc ce qu'on peut voir sur la vidéo: le peintre commence par dessiner quatre figure relativement neutres et chauves vaguement en train de se faire tuer (égorger ou pendre, dur de déterminer). Il encadre ensuite ces visages du dessin d'une étoile à 5 branche telle qu'on peut la trouver sur le drapeau de... au hasard, disons du Chili. Il délimite une bande blanche au bas du tableau, puis recouvre la partie supérieur d'un bleu très foncé — exception faite de ce qui se trouve à l'intérieur des étoiles. Pour achever le tableau, il peint en blanc la partie vierge inférieure et il recouvre l'intérieur des étoiles de blanc (oui, a pu visages, pouf, disparus). Commence alors le processus de destruction, qui consiste à se mettre de la peinture sur l'épaule et le bras à la bombe et de se jeter violemment sur la toile pour laisser des grandes marques (du type: j'ai écrasé un schtroumpf et je létal l'étale. Mes explications sont de plus en plus longues, je voulais faire ça bref le temps que Predator se télécharge, et voilà que je m'étend. Bref.

• Au deuxième étage, on trouve une exposition consacrée à Dinora Doutchitzky, que j'ai trouvée moins intéressante. Néanmoins il y avait:
- Une salle intitulée "Ciudades I" qui regroupe des petits tableaux de villes imaginaires. Je retiens surtout de cette salle le texte de l'entrée qui mentionne le fat que ces routes ont probablement leurs racines dans l'enfance de l'artiste et exprime son histoire. Ce qui est marrant c'est qu'hier je lisais Les écrits inachevés de G. le magnifique où il était justement question de "l'illusion biographique" qui pousse à mettre en relation des souvenirs et le présent pour exprimer une sorte de continuité dans la vie, alors que tout le monde sait que la vie est un espace discret, la preuve, elle s'éclipse de temps en temps. (Pour la route, on retiendra tout de même le tableau Carrusel violeta qui est joli.)
- Une salle intitulée "Ciudades II" qui regroupe des petits tableaux de villes imaginaires. Mais d'autres. Et les peintures sont plus géométriques (essentiellement rectangulaire d'ailleurs, j'ai croisé assez peu de paraboloïde elliptiques), comme des vues de Google Map sans le Street View ou des petites vignette juxtaposée; les couleurs y sont moins diverses, parfois limitées à deux ou trois. Ça donne des villes qui ressemblent à des circuits imprimés. Mais tout lien avec ma formation dans cette impression (sans jeu de mot) n'est qu'illusion biographique et arnaque freudienne.
- Une salle consacrée à une technique rigolote: dite técnica de la viscosidad.

• Plein de mini-salles avec des vidéos expérimentales, parce que 'faut quand même que ça ai l'air d'un musée d'art contemporain. Sinon, ça fait pas sérieux.


Mais vous êtes pas là, donc vous verrez pas.

lundi 11 juin 2012

Bref Dictionnaire Chilien, non exhaustif et subjectif.

Bellavista: Quartier des bars. Proche de Patronato et de Cerro san Cristobal. Sûrement très animé le samedi soir. S. m'explique qu'il y a des bagarres tous les samedi soirs, mais que comme on est pas en Colombie, on en reste au mains, à la limite aux bouteilles les jours de fêtes.

Botilleria: Endroit où acheter de l'alcool. Passé une certaine heure, il faut acheter à travers la grille. La faute aux borrachos qui menacent de piller ces magasins. La bière s'y achète par bouteille d'un litre. Ration standard d'un chilien prenant "un truc à boire".

Carabineros: La police locale. Vêtu d'un doux kaki rassurant. Leur emblème est composé de deux fusils croisés. Leur devise est Orden y patrìa. Ils ont un monument érigé à leur honneur sur la rue principale. Érigé n 1989. Ils ont également un Hospital de Carabineros. Dédié au soin des policiers blessé, de tous, ou des gens blessés par les policiers?

Cerro san Cristobal: Haute colline en bordure de la ville, dominée par une église à ciel ouvert (comprendre: il y a là des messes à ciel ouvert) et une gigantesque statue de la Vierge qui, même si elle est pas en or, met une tannée facile à celle de Fourvière, surplombant la ville. La vue y est magnifique (cf. le blog de S.). On y monte en funiculaire en traversant une sorte de parc naturel; on voit toute la ville, et les montagnes qui l'entoure. On s'élève au-dessus de la couche de pollution, tristement belle, et on s'imagine marchant dans les montagnes.

Coche: Voiture. Utilisent un boitier de vitesses manuel. L'influence des États-Unis n'est pas allé jusqu'à la flemme de changer les vitesses. Oui j'ai écrit ça juste pour cette blague. Problème?

Empanada: Sorte de beignet (de pain) fourré à ce que l'on veut. Jambon et fromage, légumes, etc. Pas cher et nourrissant. L'essentiel de mes repas du soir. Mote con huesillos: Boisson à base d'ébly (vous avez bien lu) au fond, de jus de pêche et de morceaux de pêche. Le jus est bon, manger l'ébly à la fin est un peu plus pénible.

Parejas: étrange duo inséparable constitué de deux êtres humains toujours collés, en tout lieux, par tout temps et à tout âge. En se baladant en fin d'après-midi fraîche et couverte.

Patronato: Quartier commerçant plus populaire que le centre ville où les devantures sont colorées dans des teintes inimaginables en Europe. Le dimanche, tout est fermé et désert, c'en est presque triste. Sopaipilla: Pâte épaisse, frite, faisant un excellent petit-déjeuner. Légèrement salé et encore moins cher que le reste.

Bellas Artes

Samedi, après une éreintante partie de fùtbol, je suis allé au musée de Bellas Artes dont la traduction évidente n'échappera à personne. Je ne sais pas s'il est rénovation ou autre, toujours est-il que je suis loin d'avoir pu voir les 2500 œuvre annoncé par le mini-guide à ma disposition. Il y a tout au plus une petite dizaine de salles, petites elles-aussi. Je ne suis pas resté abasourdi devant les tableaux ou sculptures classiques, d'abord parce que c'est pas non plus ce que je préfère et puis bon, il faut bien reconnaître que c'est pas ouffissime, comme dirait l'autre.

On peut tout de même croiser quelques trucs intéressants.

Mentionnons par exemple la sculpture de Nicanor Plaza El jugador de Chueca représentant un mapuche (indien du Sud du Chili, discriminé, comme les autres, y'a pas d'raisons) jouant au sport traditionnel de son peuple. La sculpture a été réalisée (et c'est là que ça devient intéressant) en utilisant les canons esthétiques occidentaux de l'époque (on est dans la seconde moitié du XIXème. Siècle, pas arrondissement. Imbécile.) pour exprimer une vision romantique.

Il s'avère que de nombreux artistes chiliens sont passés par la cas Paris et Beaux-Arts, ce qui permet de croiser Notre-Dame (ouaip, celle du bossu) au détour d'une galerie consacrée à la fin du XIXème (non je ne referais pas la mauvaise blague de tout à l'heure, rassurez-vous) et au début du XXème. Il s'avère que la galerie en question était consacré à un groupe connu sous le nom de Grupo Montparnasse. Coïncidence? Je ne crois pas.
On s'amuse à reconnaître quelques styles picturaux qu'on croit familier (romantisme, pointillisme ...) mais on en mettrait pas sa main à couper, faut pas non plus déconner.

Ceci dit, ce que je préfère c'est l'art contemporain et du coup je peux mentionner une série de tableaux tous regroupés dans la dernière salle (devinez quoi, l'ordre des salles est chronologique): Ojo con desarrollados et La Ajenidad de Roberto Matta, Las lagrimas de Bizenta et Diseño para la muerte de Joe de Guillermo Muñez, le tableau minimal d'Alberto Perez Barricade II et l'impressionnant Sin título (America) représentant l'Amérique du Sud (incluant la Centrale) et les deux océans l'encadrant à partir de visages. Le truc drôle c'est que l'artiste s'appelle Garcia Barrio, et que barrio ça veut dire quartier. Un mec qui s'appelle quartier et qui peint une amérique latine unie à base de visage en mode "tous ensemble, tous pareils", c'est drôle, non? Non?

Une initiative intéressante du musée c'est Retratos de la memoría: pour la septième année de suite, le musée demande aux chiliens, à l'occasion de la journée du patrimoine, d'envoyer des photos datant de 1870 à 1980 sur un thème particulier. Le musée sélectionne et affiche certaine ensuite. L'objectif étant ainsi de préserver les mémoires individuelles et collectives du Chili. Je trouve la démarche intéressante, même si le thème de cette année n'a rien de particulièrement enthousiasmant (les cérémonies et les mariages. Youpi).

Venons-en à présent à la salle qui m'a le plus plu/intrigué/intéressé. Il s'agit du travail de l'artiste (contemporaine) Zinnia Ramírez Taylor. Dans la première salle on trouve tout un travail sur le bois et quelques tableaux. Tout est à base d'art rupestre / primitif mais avec les codes (ou leur absence) de l'art contemporain. Le mélange est plutôt réussis et intéressant à voir. Cette première partie de l'exposition est regroupée dans une salle, pour passer dans la salle suivante, il faut passer par une large ouverture qu'encadrent deux tableaux tranchant avec l'art d'inspiration primitif du reste de la salle. Ces deux tableaux figuratif m'ont particulièrement plu, d'autant que je suis assez sensible au figuratif et aux symboles simples et répétitifs. Il s'agit de deux grands tableaux ayant un unique motif (commun): le cercle. Le premier, intitulé Runa Complementaria, utilise massivement le bleu et le jaune; l'autre, Manada, Oro, Rubí est, comme son nom l'indique, plus porté sur le rouge vif et le doré.
Dans la salle suivante, une rotonde, la lumière est ténue et trône au centre de la pièce l'unique œuvre ici présentée: une sorte de vieux grimoire composé a priori de feuillets encadré par deux couvertures de cuirs, le tout relié par des lacets. Lorsqu'on se penche au dessus, on se rend compte que le livre est vide au sens propre: il n'y a pas de matière à l'intérieur: il est largement percé de part en part et éclairé par en dessous. Au mur, on trouve le texte suivant:

"El universo reabsorba sin cesar todo lo que salido de su seno no se espiritualiza."

que l'on pourrait traduire ainsi: "L'univers réabsorbe sans cesse tout ce qui sort de son sein de devient pas spirituel".
En face, on trouve le nom de l'œuvre: Archivas Akáshicos et l'explication que je recopie ci-dessous:
"Los Archivas Akáshicos son bancos de memoría cósmica, donde se almacena la información de la conciencia colectiva, al que en vida sólo pueden acceder los iniciados, aquellos que logran un estado de conciencia elevado, a traves de la práctica de meditación y viajes astrales.
Todo lo que nace en el tiempo tiene su origen en lo eterno, pero lo eterno no es accesible a la percepción sensorial. Sin embargo existen caminos para que el ser humano perciba lo eterno solo una señal."
dont la traduction pourrait être: "Les Archives Akáshicos sont des banques de mémoire cosmique, où s'amoncelle le savoir de la conscience collective, auquel ne peuvent accéder durant leur vie que les initiés, ceux qui atteignent un état de conscience élevé, à travers la méditation et les voyages astraux.
Tout ce qui naît dans le temps a son origine dans l'éternité, mais l'éternité n'est pas accessible par la perception sensorielle. Cela étant, il existe des voies pour que l'être humain percoive l'éternel seulement dans un signe."
En lisant cela, on entend le chant chamanique qui émane de l'autre pièce, elle aussi plongée dans la quasi-obscurité et présentant une sorte d'énorme tambourin traversé en son centre par un bouquet de branche. L'œuvre s'appelle Manada et je soupçonne un lien avec le titre du tableau. La seule lumière émane du tambourin lui-même et ne cesse de croître et décroître, achevant d'installer l'ambiance de transe.
Un téléphone sonne alors, sonnerie ringarde, charme brisé. on peut dire que c'est un fail.

mercredi 6 juin 2012

Tenir un blog, est-ce politique?

En fait je vais pas du tout répondre à cette question. Par contre, ce qui est marrant c'est qu'au début je pensais pas du tout entretenir ce truc souvent et finalement je me suis laissé prendre au jeu. Ceci dit, ce post sera bien plus court, il s'agit seulement de mentionner quelque chose que je viens de remarquer (et il ne s'agit pas de l'absence de feu à un passage piéton qui traverse une voie rapide pour rejoindre la station de métro alors que chaque carrefour est abondamment fourni en feux dans le reste de la ville).

Je savais déjà le voisin argentin en avance sur le reste du monde sur les questions de genre, notamment depuis qu'ils ont dépénalisé le changement de genre et de sexe (plus besoin d'avis médical/psychiatrique/juridique). Et bien, aujourd'hui, j'ai remarqué un tout petit détail qui place le Chili devant la France de ce point de vue là, même s'ils n'en sont pas au niveau de leur voisin.
Comme sûrement partout dans le monde, il y a dans l'université des affiches contre la discrimination, l'homophobie etc. Sauf qu'ici, l'affiche dit en substance "nous sommes tous pareils, vive la diversité, que nous soyons hétérosexuel, homosexuel, bisexuels, transsexuel ou asexuel." Moi je trouve ça bien de mentionner les deux dernières catégories, et en France, à part dans les milieux militants, ce sont des invisibles.
Pourtant, en Amérique Latine, le catholicisme est très fort, non?

Et sinon, maintenant que j'ai un beau Léopard des neiges à gratter derrière les oreilles, je vais pouvoir passer ma journée à bouffer du code! Hahaha!

mardi 5 juin 2012

No se trata de Chile

Au départ j'avais commencé ce blog essentiellement pour raconter mes anecdotes de voyage au jour le jour et pour éviter de me faire frapper pour motif de réponse lapidaire à la question immanquable "C'était comment?". Mais il s'avère qu'une bonne partie de mon temps va être occupé par le stage, puisque j'y passe à peu près toutes mes heures de soleil. Du coup je vais aussi parler de ça. Mais à part le début des Andes que l'on aperçoit au loin par la fenêtre de mon bureau, ce stage pourrait se passer à peu près n'importe où dans le monde et le fait d'être au Chili n'a que peu d'impact dessus.

Aujourd'hui, j'ai donc découvert comment perdre une journée de travail pour des raisons matériel. Ce qui est je crois l'équivalent d'une journée de merde mauvaise journée pour tout chercheur. Encore que je crois avoir eu de la chance qu'il ne s'agisse que d'une journée.
Hier, je vous racontais comment j'avais perdu la matinée à configurer mon ordinateur pour pouvoir imprimer. Et parce que la prépa et l'ENS m'ont habitué à abattre des tonnes de boulot (malgré les nombreuses heures d'inefficacité et de procrastination — premier mot revenu à la mode grâce à internet) en quelques heures et à ne pas les compter justement, j'étais paradoxalement assez frustré de ma journée. J'étais donc resté assez tard pour avancer. Figurez-vous qu'aujourd'hui cela a failli être pire.
En effet, pour faire tourner le programme sur lequel je travaille (que je ne préciserais toujours pas, en plus je crois que dans ma convention de stage y'a une clause comme quoi je dois pas trop parler de mon taf' ou de celui des autres membres du laboratoire — rapport à des histoires de propriété intellectuelle. Ha oui, parce qu'en fait, comme je suis stagiaire mais que je ne fais pas qu'apporter le café, il se peut que mon stage serve effectivement à quelque chose, mais je n'en serai pas propriétaire, c'est E. qui peut décider de récolter la gloire de mon travail s'il est vicieux. Mais bon, pas sûr qu'il y ait quoi que ce soit à récolter au bout, fin de la longue parenthèse, je m'essouffle.), j'ai dû upgrader mon système d'exploitation, ce qui m'a pris une bonne moitié de mon temps de travail parce que j'ai préféré faire un backup complet avant de crasher (encore) mon ordi. Bon, coup de bol c'était inutile cette fois.
Toujours est-il que faire un stage en informatique où l'intégralité des documents et où l'apprentissage des outils se fait sur son ordinateur, avec l'ordinateur monopolisé par des futilités techniques, et bien ce n'est pas très efficace. Et donc frustrant (Ding! Mot du jour.). Enfin, j'imagine que ça c'est parce que je suis un jeune stagiaire enthousiaste et naïf. Peut-être aussi parce que je suis encore dans le rythme scolaire. Pour les naïfs du fond qui croient que ça veut dire que je ne travaille qu'entre 9h et 16h, ben c'est le contraire. Le vrai rythme scolaire concernant un travail à rendre c'est 72h non-stop en dormant peu et mangeant tout autant au dernier moment, s'il vous plaît, pour abattre l'ensemble du projet (mais ne rien faire le reste de l'année, 'faut pas déconner non plus). Et y arriver. A peu près. Du coup fractionner le travail en morceaux de 7h gentillement répartis de part et d'autre d'une agréable pause déjeuner entre collègues, ça fait bizarre et on a un vague sentiment d'inefficacité. Alors je vous raconte pas quand ces 7h sont passées à regarder une installation se faire.

Pour être tout à fait franc, j'avais quand même pensé à imprimer un article à lire, mais bon, vous avez saisi l'idée, et vous devez savoir que j'aime bien ronchonner et me plaindre.

Toujours est-il que je trouve le job plutôt intéressant, mais que je ne suis pas encore tout à fait calibré au rythme 35h, pas de pression. Encore un peu trop en mode 24/24 dans la tête, comme quand il y a un gros projet à rendre.
Je me rend aussi compte que passer une dizaine d'heures à travailler sur un ordinateur me plaît plutôt bien, mais que j'aurais tout aussi bien pu le faire dans la Drôme. Du coup, il va vraiment falloir que je me bouge pour profiter du Chili le week-end en juillet, sinon je le regretterais.

Attention, minute Twitter
Aujourd'hui j'ai mangé des lasagnes végétariennes. C'était bon, mais massif. Notez-le, je le ferai/dirai pas souvent.
>br /> Et avant de partir, un petit moment Chile: voir le soleil se coucher derrière les montagnes depuis ma fenêtre à 18h, c'est assez joli.
Par contre, les Andes sont à l'Est, et comme chacun le sait, le soleil se couche à l'Ouest. Du coup j'ai pas compris.

lundi 4 juin 2012

J'aime la mondialisation

J'aime la mondialisation. Pas tellement parce qu'elle permet de trouver du Coca dans tous les coins du monde, plutôt parce qu'elle permet de trouver des BURGERS dans tous les coins du monde. Y compris à un concert de (pas très bonne) dubstep en plein air dans un parc de Santiago. Sauf que ces fameux burgers, vendus même pas à la sauvette par des citoyens ordinaires pour vraiment une bouchée de pain (pun intended), sont au soja. Bon c'est pas génial, mais toujours meilleur que le lait de soja. Ou de riz. (Non, ce n'est pas au Chili que j'ai goûté cette horreur, c'est bien en France. La coupable se reconnaîtra.)

J'aime aussi la mondialisation version internet qui fait qu'au Chili les labos d'informatiques sont exactement les mêmes qu'en France et ailleurs. (Si vous êtes un informaticien susceptible, il est conseillé de sauter le prochain passage). C'est à dire qu'on y trouve les mêmes clichés: peu de fille, cheveux longs et gras, imberbes tentant de se faire pousser une barbe lamentable, le quota de nerds et une passion pour 9gag ou les jeux vidéos (Edit: et les mêmes remarques acerbes: "Of course it works, it's a Mac!").
Fin de l’auto flagellation.

Pour ceux qui ne suivent pas, je viens de commencer mon stage. Premier jour de ce qui sera peut-être mon quotidien dans quelques années. Inch'Allah, comme dirait l'autre.

Premier jour de stage, donc.

Le stage a donc commencé ce matin par une recherche du bâtiment où se trouve le bureau de mon encadrant (on dit aussi maître de stage, mais bon ni dieu ni maître tout ça...). Histoire de coller à l'image de paria boutonneux, la Universidad de Chile a collé le Departamiento de Ciencas de la Computacion à l'extérieur du campus. Du coup quand on me dit d'aller dans le bâtiment en verre en travaux, mais que je vois ce bâtiment à l'extérieur de l'enceinte, ben je perd d'abord 15min (sans m'abaisser à demander à quelqu'un) à vérifier dans l'enceinte du campus que le fameux DCC n'y est pas pour finalement me dire que ma première intuition était la bonne et de réussir à arriver à l'heure.
C'est parti pour une matinée de rencontre avec mon encadrant, donc, français; un co-stagiaire américain, le personnel technique qui passe 2h à réussir à configurer mon ordi pour que j'ai accès à l'imprimante (c'est toujours dans les départements informatiques que le système marche le moins bien, remercions tous à genoux la loi de Murphy), le tout dans un étrange mélange d'espagnol, d'anglais et de français. C'est assez perturbant d'essayer de privilégier l'espagnol, de se rendre compte qu'on ne maîtrise pas les termes techniques, de passer à l'anglais en pleine phrase ou de laisser échapper du français en oubliant que la tierce personne de la conversation n'en comprend pas un mot. Ceci dit, la langue préférentielle de travail est l'anglais puisque la plupart des membres de l'équipe (deux professeurs, quelques doctorants et les deux stagiaires que nous sommes) sont étrangers, et malgré la majorité de francophones, l'anglais est la langue d'échange par excellence. J'ai donc commencé à travailler sur mon sujet que je ne n'expliquerai pas ici, essentiellement par flemme. J'ai également assisté à un cours donnée par mon encadrant (que nous nommerons dorénavant E. car tel est la première lettre de son nom). Les élèves sont aussi peu nombreux qu'à Ulm (7 tout à l'heure, dont une fille, ce qui fait presque un ration élevé). Par contre, les cours ont lieux dans le mêmes bâtiment que celui des bureaux des chercheurs, et par même bâtiment je n'entend pas seulement "même édifice architectural", mais également "même étage et partage d'infrastructures", ce qui veut dire qu'ils sont encore plus mélangés aux profs que nous (à Ulm). Et en plus ils ont une salle commune où se reposer/coder/jouer à la game cube entre les cours.
Un détail amusant est la réunion du lundi 15h, durant laquelle les membres de l'équipe évoquée ci-dessus se rassemblent et expliquent ce qu'ils ont fait la semaine passée et leurs "objectifs" de la semaine, ceci même si les sujets n'ont rien à voir. Je suppose que c'est pour s'assurer d'une avancée du travail et éviter de s'enfermer dans sa recherche dans son coin quitte à tourner en rond sans s'en rendre compte. Toujours est-il que j'ai écopé d'une présentation de mon sujet de recherche pour la semaine prochaine, et que ça va me demander du travail. La procrastination n'est donc pas au menu. Ca va me changer, tiens.

Sinon, un détail que j'ai oublié de mentionner la dernière fois: les chiliens ne sont pas particulièrement grands (et je donne un coup de hache au premier qui en profite pour se moquer de moi, de toute façon j'ai déjà fait la blague, vous êtes en retard) mais je ne comprend pas pourquoi ils mettent les interrupteurs à hauteur d'épaule d'œil. Dans le même ordre d'idée, j'ai croisé un téléphone publique mural dans la rue accrochée si haut que la personne voyait à peine le numéro qu'elle composait.

Avant de vous laisser, j'ai une dernière petite réflexion à faire:
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dimanche 3 juin 2012

Départ et arrivée

17h : Je sors de mon dernier cours de l'année. Un cours de philo, pour le plaisir avant de partir. Mes valises sont prêtes chez A. il ne me reste plus qu'à prendre de la lecture. Une petite excursion chez le libraire d'occasion préféré du quartier latin et je peux rentrer récupérer mes mochilas et ma nouvelle maleta.

19h : Début du périple, chargement sur le dos ou à la main, casque sur les oreilles. Une heure de transport dans le bus et le RER pour arriver à l'aéroport; le temps de réorganiser les sacs pour répondre aux contraintes de poids (les livres ça pèse: débile de les mettre dans le sac déjà le plus lourd).

21h30 : Embarquement, début du voyage à proprement parler. C'est parti pour 18h et une perte totale des repères temporels. Du coup je vais arrêter d'indiquer les heures. Comme je n'ai pas de hublot, ni dans l'avion Paris-Sao Paulo ni dans celui Sao Paulo - Santiago, j'ai juste l'impression de rester dans une grosse boîte de conserve qui pourrait tout aussi bien tourner au dessus de la France. Seuls les changements progressifs de langue majoritaire semblent des indices concluant quant au changement de continent. Cette phrase est assez bizarre. Tant pis. A l'aéroport de Sao Paulo (au Brésil, donc) on peut voir des panneaux qui me semblent dire "si vous êtes une mule, vous êtes une victime de la drogue. Aidez la police". Ca inspire confiance. Je m'attend pendant dix secondes à me faire aborder pour transporter de la cocaïne. Et puis j'oublie.
Les favelas visibles au décollage et la cordillère que l'on survole dans la dernière heure avant Santiago me font peu à peu comprendre que non ce n'est pas un traquenard, que les gens qui parlaient portugais étaient bien brésiliens et qu'effectivement, je vais atterrir au Chili.
Ayant (bizarrement) bien dormi dans le premier avion, je ne souffre pas trop du jetlag en arrivant à 10h30 (heure locale, ajouter 6h pour l'heure française) à Santiago. Je n'ai rien à déclarer, j'obtiens mon visa de touriste sans problème et mes bagages sans attendre (rare), je peux rejoindre S. qui arrive forcément en retard.

Arrêtons là le récit chronologique qui n'a plus aucun intérêt. Pour résumer la suite: S. m'emmène chez lui, je rencontre ses coloc', on traverse le centre ville à pied pour amener les valises dans mon appartement. C'est chouette, on voit la cordillère surplombée par la lune. C'est joli (mais en même temps, il ne manque que le loup hurlant pour faire un t-shirt qui plairait indubitablement à tous les fans de notre bien-aimé Johnny national.
Mon appartement est une chambre avec salle de bain dans une residencia universitaria catolica. Il y a des affiches et portraits christiques partout dans les couloirs, mais heureusement pas dans les chambres. Il y a une paroisse attenante, et le dimanche matin une sorte de réunion organisé dans le centre affilié pour chanter des sortes de cantiques. C'est marrant mais un peu angoissant.

Quelques considérations de premier contact
La ville est très étendue: marcher une heure permet seulement de traverser le centre ville. L'artère principale est très large et à part le palais présidentielle la Moneda, assez peu "caractéristique" en terme d'architecture. Il faut aller dans l'ancien quartier bourgeois, el Bario Brasil pour voir quelque chose de plus typique.
Chose frappante: le nombre de skateurs. A croire qu'il n'y a tellement rien à faire à Santiago pour la jeunesse que du skate. Du coup on se croirait dans Wassup Rockers de Larry Clark quand on se balade en ville.
Il y a un nombre incroyable de personnes arborant un look "métal", toutes tendances confondues (gothique ou black, thrash ou death); et si on met de côté les pointes roses, je suis complètement dans la norme avec mes cheveux longs et ma barbe. Presque tous les gars sont comme ça ici. Du coup, je pense changer de coiffure et aller faire des courses chez the Kooples. Histoire de rester marginal. Non mais.
La ville est couverte de tags, graffitis et graffs. Les murs portent bien apparentes les traces de l'année de lutte des étudiants contre les frais de scolarité. On trouve au pochoirs le lanceur de pavé de Mai 68, et toute une panoplie de slogan révolutionnaire, anarchistes, ou communistes.
Autre chose frappante: le nombre de chien errants. Les croiser dans les rues vides du début de nuit hier ou de cette matinée blafarde a quelque chose de surréaliste et ferait de bon plans de film.

Mon niveau d'espagnol n'est pas catastrophique comme je le craignais, mais j'accumule les erreurs de conjugaison à la pelle et je n'ai pas encore tout à fait pris l'habitude du chilien. C'est sûrement normal, je viens d'arriver.

Brève introduction

Bonjour à tous et toutes. Ceci est un petit blog pour vous raconter un peu mes trois mois au Chili. Ce ne sera pas un journal de bord, il ne sera pas forcément mis à jour régulièrement, mais quand j'estimerai avoir suffisamment de choses à raconter, j'en ferai un post.

Fourni sans garantie ni photo. De toutes façon elles ne seraient pas contractuelles.
Le blog a pour l'instant plus un look cyber-punk urbain que routard des Andes. Je ne sais pas encore si je vais changer ça, pour l'instant je n'ai pas envie de faire plus d'effort.
Pardon d'avance pour les fautes.

A bientôt et bonne (?) lecture.