mardi 24 juillet 2012

¡Hasta la Bolivia!

Voilà maintenant plus d'une semaine que je suis en Bolivie, et je n'ai toujours rien écrit dessus! Que de retard! Tachons dès à présent de le combler quelque peu.

Nous sommes donc lundi matin, il est 6h du matin et S. et moi attendons dans le froid mordant de l'aube Calamienne notre bus pour Uyuni (oui, j'y suis déjà passé, mais bon). Devant nous, quelques chiens déchiquètent des sacs poubelles pour y chercher à manger ou peut-être le ticket de loto gagnant qu'un malheureux alcoolique aurais jeté dans un instant d'ébriété égarement. Après avoir vu les mineurs partir dans les transports communs en direction de la fameuse Chuqui1 et une petite heure de retard et d'attente debout, nous embarquons enfion dans notre bus, direction la frontière. À la frontière chilienne, après avoir de nouveau rendu le titre de séjour (S. y laisse sa carte d'identité chilienne périmée depuis trois jours), nous changeons de bus (les véhicules chiliens ne vont jamais en Bolivie, c'est trop compliqués pour eux), et notre nouveau véhicule disposent de 5 places en moins que le précédent qui était plein, ce qui génère une légère confusion qui sera réglée lorsque les deux personnes n'ayant pas trouvé de place pour s'asseoir (les autres se tassent ou utilisent le sol au fond du bus) embarquent dans un autre bus à la frontière bolivienne. D'ailleurs, la frontière bolivienne2, parlons-en! Pour atteindre le poste d'immigration depuis l'arrêt du bus il faut ni plus ni moins "enjamber"3 un train de marchandise arrêté mais dont la locomotive semble en marche4. Une troupe de motard tout équipé prend la direction du désert et me fait envie.

Nous arrivons finalement à Uyuni, ville désertique déjà mentionnée. À première vue tout semble délabré, vide et poussiéreux, mais le centre ville quoique tout aussi poussièreux est un peu plus animé. On voit que c'est une ville ouvrière (dans un pays de gauche) à l'immense statue d'ouvrier du rail sur l'une des avenues principales et à la fresque dédiée à la solidarité entre les peuples latino-américains. On croise, comme dans toute la Bolivie, des gens (de tous âges) en habits traditionnels, les femmes avec leurs deux longues tresses et leur chapeau portant de lourds chargement (ça peut être des enfants) dans des baluchons faits en nappes aux couleurs fluos5.
On passe à la fraîche clinique locale pour que S. s'entende donner le choix entre trois options de guerison de son ongle incarné (gros orteil, pas de bol): l'arrachage barbare, la découpe un peu moins barbare et les antibiotiques inefficaces. Il choisit l'option inefficace en attendant Sucre. Ensuite, on enchaîne sur un petit restau touristique local histoire de ne pas manger que des sandwichs pendant 24h. Je prend (minute Instagram, sans les photos) des lamelles de lama séchées dans le Salar. C'est bon mais c'est plutôt du sel au lama. Après ce délicieux repas, embarquement dans le bus semi-cama en direction de Sucre où nous attendent les filles.
Regarder Le Baiser Mortel du Dragon est certes marrant (Jet Li en espagnol!) mais pas autant que l'ensablement du bus dix minutes après la sortie d'Uyuni! On galère un peu, on pousse et on utilise les planches du chantier devant lequel on s'est ensablés (au fait, il fait nuit), mais on s'en sort et on peut finir sans d'autre accrocs que le froid et l'absence de sommeil.


1: Mais si, souvenez-vous, celle que je n'ai pas pu visiter! (Rancoeur du jour bonjour)
2: Pas la même que la dernière fois. Vous vous imaginez un bus traverser le désert? Non mais franchement...
3: Comprendre: passer par le marchepied en queue d'un wagon, ce qui m'a fortement fait penser aux Vagabonds du rails, le bouquin de Jack London sur son expérience de hobo au début du XXème siècle.
4: Ouai, alors là c'est peut-être pas clair. En gros, le moteur semblait allumé, mais je sais pas si on parle du moteur d'une locomotive, quoique je vois pas pourquoi on ne le fera pas.
5: Voilà, si jamais il existait parmi les lecteurs de ce blog des gens frustrés de ne pas avoir eu une description de la ville la derniêre fois, maintenant c'est fait.

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