dimanche 15 juillet 2012

San Pedro de Atacama, seconde

À peine rentré du fabuleux tour précédement décrit, je m'attèle à organiser l'intervalle de temps qui me sépare des retrouvailles avec S. à Calama le dimanche (aujourd'hui, donc, dans le temps de l'écriture). San Pedro ne manque pas de trucs à voir, mais je voudrais aussi avoir le temps de filer sur Iquique voir la ville minière abandonnée de Humberstone et visiter la mine de Chiquicamata à proximité de Calama. J'opte donc pour la fameuse excursion des Geysers du Tatio ainsi que l'observation des étoiles accompagnée par un véritable astronome français (Le désert de l'Atacama, par son absence de nuage, en l'un des sites d'observation spatiale les plus rentables au monde en terme d'efficacité de l'observation). Mais ce sera pour le lendemain, je prend mon après-midi pour avancer le blog et me coucher tôt. Et pleurer sur mon destin: le voyage à Iquique comme je me l'imaginais semblant impossible pour cause de fête locale remplissant tous les bus; je risque donc de me retrouver bloqué trois jours dans Calama, ville minière mal famée, sans rien à faire (d'après le Routard).

Le jeudi, levé à 4h du matin pour filer observer les geysers au lever du soleil. Après une grosse heure de route (et de fin de nuit) dans le noir, nous atteignons le site quelques minutes avant les que les premiers rayons ne dépassent de la cime des montagnes, coloriant la nuiy d'encre d'un bleu toujours sombre, mais néanmoins suffisant pour faire démarrer la visite. Notre guide, sosie de Rafael Nadal, commence par nous emmener dans un geysers non projectif, c'est à dire une simple cavitée remplie d'eau en ébullition (à 85 degrés Celsius, puisque nous sommes à 4300m au dessus du niveau de la mer), pour y poser les briques de lait du petit-déjeuner à venir et des oeufs pour les amateurs d'oeufs durs. La visite du lieu commence ensuite. Il s'agit d'un champs d'environ 80 geysers, tous d'eau. Rares sont ceux s'élevant à un mètre ou plus, néanmoins les conditions de pression et de température matinales permettent la formatin d'importantes colonnes de vapeur dèau qui assurent le spectacle. Ceux qui ne le savaient pas déjà grâce à leurs cours de lycées apprennent comment se forment ces geysers et tous le monde apprend qu'un certains nombre de personnes sont mortes d'être tombées dans l'un de ces geysers: les minéraux présent dans l'eau empêchant la cicatrisation correcte de la peau brûlée. Nous apprenons également que l'étendue du champs géothermique (10km2) empêche une exploitation industrielle du site (tentée deux fois avant qu'il ne soit déclaré patrimoine naturel), la pression étant trop répartie et pas assez forte pour générer un quantité suffisante d'énergie. Je vérifie que mon manteau acheté pour la Suède me protège effectivement sans problème des -7 voire -10 degrés regnant, mais je ne peux pas en dire autant de la technique des "doubles sockets" pour les pieds1. Après le petit-déjeuner, nous nous dirigeons vers d'autres geysers, toujours d'eau et de vapeur, plus grands (les plus grands du coin), plus impressionant et à proximité desquels se situe une piscine thermale naturelle (à 28 degrés: la plus froide que j'ai rencontrée). Flemme, oubli de maillot et surpopulation touristique me condamnent à préférer l'errance dans les volutes de fumée à la baignade (contrainte insupportable, vous vous en doutez).
Nous entamone ensuite la descente, nous arrêtant d'abord au bord d'un petit lac qui ne vaut pas vraimment le coup que je sorte de ma torpeur et du camion, puis dans un petit village indigène reconstruit pour le tourisme. Une famille s'en occupe par an. Les maisons basses, en pierres rouges (volcaniques, of course) et au toit de chaume sont surmontées d'une petite croix censée chasser les mauvais esprits. Je préfère m'aventurer de l'autre côté du village (construit le long d'une rue centrale) pour aller voir les ruines des maisons originelle, plus intéressantes à mon goût et qui, puisque dépourvues de toits et de mobilier, permettent mieux de se rendre compte de l'exigüité des habitats.
Enfin, nous rentrons sur San Pedro, il est 11h30. Si les paysages vallait certes le déplacements, je trouve néamoins que c'est l'excursion la plus touristique que j'ai faite et cela m'a un peu déçu.

De retour au village après deux heures de sieste ratée à l'auberge, je réalise que j'ai encore toute l'après-midi devant moi avant de savoir si l'observation des étoiles est possible (la confirmation arrivant vers 18h30). M'étant résigné à mes trois jours d'inactivité à Calama (j'ai décidé de partir de San Pedro le lendemain, l'afflux touristique s'intensifiant et me fatiguant), je décide de profiter de ce temps libre pour aller visiter le Pukara de Quito.
Après qulques minutes de vélo sur piste ensablée (c'est du sport!), j'atteint ce fameux fort Atacamène, lieux d'une résistance acharnée des indigènes face à l'envahisseur bouffeur de chorizo. Le pukara ("fort" en atacamène) est construit sur une colline au pied de laquelle on trouve un oasis, aboutissement du río de la vallée que surplombe également le fort. Il servait tout à la fois à se défendre en cas de bataille qu'à se réfugier en temps difficiles. C'est une sorte de Minas Tirith, en plus petit, plus démoli et en rouge. La première attaque espagnole s'est faite avec seuleument 100 cavaliers. Un peu présomptueux les gars. Finalement, après plusieurs tentatives, et l'aide d'une population adverse, les espagnols ont réussis à s'emparer du fort et pour fêter ça, ils ont décapiter 3002 guerriers atacamènes et plantés leurs têtes sur les remparts, histoire de dissuader les "subversifs" (s.i.c.), ces imbéciles refusant de s'agenouiller devant le premier connard débarqué là par hasard.

Au sommet du fort, en plus d'une vue magnifique, je(mais je ne leur parle pas) deux magnifiques gringos méritant un paragraphe dédaigneux et bas de ma part, tant ils portent sur eux d'être de complets gringos alors même que leur style aurait pu être cool en tant que rockeurs à Austin ou dans le désert californien. Jugez plutôt: l'un arbore un jean délavé, un tee-shirt à manche longue en toile légère, blanc, un panch noir, des chaussures et un chapeau de cowboy sur ses cheveux mi-longs. Son accolyte préfère la version mache courte du même tee-shirt, des converses, un bandana vert et des lunettes rondes et colorées. Tout deux parlent dans un anglais à fort accent que je ne parviens pas à identifier, tout persuadé que je suis de leur américanité. Je les ais déjà croisé plus tôt, à la terrasse d'un café touristique où ils s'extasiaient du caractère locale de la boissons quils venaient de consommer. Ici, au sommet de son magnifiques point de vue qu'ils ont tout de même le bon goût d'apprécier, ils discutent principalement de l'envie que ça leur donne de s'y saôuler à la tombée de la nuit, de tester la weed locale ou de prendre des champignons, mais je doute qu'ils parlent de cèpes... Je me garde bien de leur montrer que je comprend et je m'amuse tout bas à les mépriser, bien content qu'il n'y ait personne pour discuter avec moi et éviter de créer le même sentiment chez un autre touriste un peu trop imbu de lui-même!

Fin de l'intermède "méchanceté gratuite". Je redescent et entame l'ascencion du mirador d'à côté, plus long, plus beau. Il y a en fait trois mirador sur ce chemin. Le premier est une petite plate-forme, à hauteur du fort de la colline d'à côté, et est accompagné du poème Servir3 de Gabriela Mistral. Le second est un puit construit en spirale au sommet de la colline, dans un espace délomoté par une enceinte de pierre percée de deux arches. Le dernier s'atteint par un chemin le long d'une crête et débouche sur un monument érigé par les atacamènes d'aujourd'hui: une quadruple croix où est écrit en 4 langues (espagnol, portuguais, atacamène (je suppose) et quechuan (blind guess)) la phrase "Dios mío, Dios mío, ¿porque me abandonaste?" ("Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?"). D'ici, on ne voit que du désert et on a une vue plongeante sur les dunes, serrées et raides, de la Valle de la Muerte.

De retour au village, je tente le tout pour le tout et me renseigne sur les possibilités de rejoindre Iquique dans la nuit en partant après l'observation des étoiles. Il faudrait en fait ne pas faire l'observation, partir avec le dernier bus pour Calama et négocier avec le chauffeur du trajet vers Iquique (bus a priori complet). Du coup j'essaye d'avoir mon sac de prêt, avant dàller me renseigner sur l'observation des étoiles. C'est confirmé, je ne vais donc pas à Iquique. Je paye, attend le bus qui ne vient pas, et pour cause c'est en fait annulé. Remboursement et retour à l'auberge: il est trop tard pour le dernier bus. Échec. Dépité, j'hésite entre tenter de faire du stop le lendemain, ou tenter de prendre un bus pour l'Argentine, histoire de faire quelque chose de mes journées. Finalement, c'était galère, pas raisonnable, du coup j'ai préféré l'option grasse mat' et départ pour Calama...
Mais ceci est une autre histoire.

1: Faut bien faire des lessives de temps en temps...
2: Non, pas eux.
3: J'ai pas beaucoup cherché, mais j'ai pas trouvé la version traduite. Désolé pour les non-hispanophones.

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