samedi 7 juillet 2012

Première excursion: vers le lac Chungara

Voici le récit de ma première excursion pendant cette vadrouille chilienne (et bientôt bolivienne). J'entend par excursion le parcours en mini-bus ou 4x4 organisé par des agences, qui peuvent paraître chères, mais permettent de voir un certain nombre de choses en peu de temps, et c'est de toute facon la seule facon d'accéder à certains sites lorsaue l'on est à pied, comme c'est mon cas.

Note: Je n'ai pas sous la main le nom de la plupart des lieux que je vais décrire, j'éditerai donc probablement ce post en les rajoutant, si les noms vous intéressent, n'hésitez pas à reparcourir ce message.
EDIT: C'est fait.

L'excursion commence sur le coup des 8h du matin, nous sommes une quinzaine de touristes dans un mini-bus (plein) avec un chauffeur (logique) et un guide. Seuleument deux étrangers: moi et une hollandaise en vadrouille dans la région (elle a visité la Bolivie, Atacama et s'apprête à remonter sur le Pérou); tous les autres sont des chiliens venus découvrir leur pays (c'est un minimum, il faudrait peut-être que je finisse par envisager de le faire en France, tiens...).
Une fois tout le monde ramassé, direction le nord sur la Panaméricaine qui file vers le Pérou. Après quelques kilomètres sur cette route qui n'a pas particulièrement d'intérêt (je sais pas pourquoi j'y consacre trois lignes), on bifurque sur la route qui mène à l'est, donc à la cordillière et derrière, à la Bolivie. Le premier arrêt se fait au bord de la route pour admirer (de loin, mais pas le choix) les dessins géants réalisés à flanc de colline par les populations indigènes et ancestrales du coin: les Geoglifos del valle Lluta. Ces dessins sont réalisés en posant des roches volcaniques les unes à côté des autres. On reconnait facilement un lama géant, et avec beaucoup d'imagination, une famille. Le trajet reprend et par la fenêtre on peut admirer d'autre dessins du même genre sur les dunes de plus en plus ensablées, parcourues par des langues de sable rouge et noir et s'enfoncant dans la couche de nuages bas recouvrant perpétuellement la ville.
On s'arrête brièvement pour regarder une petite église blanche (la iglesia de San Gerónimo) et ocre à l'extérieure, blanche et bleue à l'intérieure, reconstruite maintes fois après sa destruction systématique par les tremblements de terre. Persévérants les chiliens/croyants. Suite à cette petite pause, l'ascencion commence (il s'agit tout de même d'atteindre un lac à 4500m d'altitude en partant d'une ville portuaire!). Je découvre avec surprise l'existence d'une vallée verte au-dessus de laquelle nous nous élevons: en plein désert, sans la moindre végétation sur les flanc des montagnes, la présence d'un río au fond de la vallée assure le développement d'une importante végétation, et même de champs. À peine habitué à cette vallée, j'ai droit à une autre expérience qui sans être renversante, vaut qund même le détour: la traversée de la couche de nuages sus-mentionnée, qui après quelques minutes de brouillard laisse place à un ciel d'un bleu immaculé et à un soleil brillant de milles-feux (aucun superlatif n'est à négliger) que l'on ne soupconne pas de la ville tant la couche de nuage assure la diffusion homogène d'une lumière blanche et un tout petit plus lumineuse que blafarde. J'ai oublié ma casquette, et je n'ai pas de lunettes de soleil. Hmm. Bon, la capuche fera l'affaire, hein...
L'arrêt suivant nous laisse admirer des cactus en forme d'arbe de trois, quatre ou cinq mètres. Le tout dans une petite vallée sans autre végétation et le long d'une nouvelle expérience rigolote: la route semble en descente, mais moteur coupé et en roue libre, la voiture remonte. J'avoue ne pas avoir trouvé d'explication... Nous rejoignons ensuite le mirador Copaquilla à 300m d'altitude (le fond de l'air commence à se faire frais, comme dirait l'autre) qui surplombe un canyon et offre une vue sur un village où vivent 9 familles Ayamaréennes. La présence de poteaux électriques traversant le décor rappelle la main mise de l'Homme et de sa technologie sur la nature et semblent vraiment détonner dans le désert, même si les courageux qui vivent dans le coin ont bien évidemment le droit à l'électricité et au télephone (sinon il ne pourrait pas regarder Game of Thrones ou The Walking Dead, ce qui est franchement dommage).
Nous reprenons la route (voire la sieste), croisons les restes de fortifications (c'est tout petit: soit il n'en reste rien, soit la bataille se faisait à 5 contre 5) et faisons la pause petit-déjeuner dans le village de Zaharuina (alors là, le nom c'est un vague souvenir sans garantie, hein)(EDIT: vérification faite, il s'agit de Zapahuira) qui est à la frontière entre le désert et le parc (c'est le désert mais avec des petits bosquets verts foncé en plus, le genre de truc qui passe en roulant devant Clint Eastwood qund il a décidé de montrer à un type lambda qui la ramène un peu trop qui c'est le meilleur tireur du désert): pain, confiture et mate de coca. La coca n'est pas le diminutif de cocaïne (même s'il y a peut-être un lien, au secours, je suis un drogué) mais une plante qui se mâche pour aider la respiration en altitude. Ici, il s'agit d'une infusion de ces plantes dans de l'eau chaude. Un peu âpre au début et puis ce n'est finalement pas mauvais.
Le mini-bus redémarre et nous roulons dans une odeur de sable et de poussière qui n'a strictement rien de surprenante vu le décor. Je vois, puis touche mes premiers lamas. Ceux-ci sont à poils laineux1, une couche tellement épaisse qu'en les touchant brièvement (ils n'aiment pas trop être touchés, même s'ils n'ont pas peur de se balader parmis les humains touristes) j'ai l'impression qu'il n'y a pas de corps en dessous! On croise encore de la flaure locale comme une perdrix andine ou un rapace (peut-être un condor, mais vues mes compétences remarquables en ornithologie je ne m'avancerai pas trop. Ceci dit, c'était définitivement un rapace. Après il est peut-être végetarien, en tout cas il ne s'en est pas vanté.). Le guide parle aussi de la flore, mais bon, faut trop pas pousser mes compétences en chilien: j'y comprend rien. Au dessus de nous, le volcan, culminant à 6000m nous toise, paternel2.
Enfin, nous atteignons le lac Chungara, clou du spectacle, à une altitude que j'ai déjà mentionnée, il fallait suivre. Il est entouré de montagnes (et/ou volcan selon leur tendance à cracher du feu, faculté qu'ils n'exhibent pas sur leur front, peut-être par peur des discriminations) enneigées et offre un sublime spectacle à mes pauvres yeux de citadin plus habitués à la grisaille des rues qu'aux étendues d'eau à 4,5·103 mètres au-dessus du niveau de la mer (ou en l'occurence de l'océan), altitude ou je m'attend à trouver au minimum trois mètres de neige et un Mont-blanc plutôt que de la végétation et des oiseaux.
Ceci dit, je ne fais pas trop le mariole: encaisser 4500m de dénivelé en quelques heures ne se fait pas sans un petit mal de crâne et les capacités de mouvement, de sprint ou de saut à la perche se voient fortement limitées par le besoin de marcher au ralentit en inspirant profondément.
Le volcan au pied duquel nous sommes semblent attendre d'être escaladé, c'est difficile de se rendre compte aue le sommet est en fait 2000m plus haut. Autre fait remarquable: des gens vivent pas loin. Je me demande sincérement à quoi ressemble leur vie, pourauoi ils ont choisi de venir/rester, quelles sont leurs inspirations etc. Mais bon, je vais rester avec mes langages de programmation et laisser l'anthropologie à d'autres, même si je ne doute pas que ce soit passionant et qu'au moins, ca permette plus de voyager que l'informatique fondamentale qui n'a besoin que d'un bureau et d'un ordinateur.
Sur le chemin du retour, une brève halte dans un village au maisons en pierres blanches et au toit de chaume, qui, en plus de me faire tourner la tête par l'altitude, me surprend: tellement surréaliste de croiser ici le même drapeau qu'au coeur de Santiago! Suite à une longue descente, la pause déjeuner se fait à Putre, village d'altitude intermédiaire (Chili style, hein) et fait du bien. Enfin, retour pour Arica avec une halte imprévue pour partir à la chasse (pour les voir, pas pour les tuer) aux Huemuls, l'un des deux animaux du blason chilien (le second étant le Condor). J'apprendrai par la suite que le huemul vit en fait au sud, au début de la Patagonie et que ceux-ci ont donc dû être introduits.
L'arrivée à Arica se fait juste après la nuit tombée, une mauvaise empanada et une grosse nuit de sommeil m'attendent.


1Sans référence aucune à l'Âge de Glace, bande de drogués à Pixar!
2Ou maternelle, hein, je suis pas sexiste. Ça en impose, quoi.

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