dimanche 3 juin 2012

Départ et arrivée

17h : Je sors de mon dernier cours de l'année. Un cours de philo, pour le plaisir avant de partir. Mes valises sont prêtes chez A. il ne me reste plus qu'à prendre de la lecture. Une petite excursion chez le libraire d'occasion préféré du quartier latin et je peux rentrer récupérer mes mochilas et ma nouvelle maleta.

19h : Début du périple, chargement sur le dos ou à la main, casque sur les oreilles. Une heure de transport dans le bus et le RER pour arriver à l'aéroport; le temps de réorganiser les sacs pour répondre aux contraintes de poids (les livres ça pèse: débile de les mettre dans le sac déjà le plus lourd).

21h30 : Embarquement, début du voyage à proprement parler. C'est parti pour 18h et une perte totale des repères temporels. Du coup je vais arrêter d'indiquer les heures. Comme je n'ai pas de hublot, ni dans l'avion Paris-Sao Paulo ni dans celui Sao Paulo - Santiago, j'ai juste l'impression de rester dans une grosse boîte de conserve qui pourrait tout aussi bien tourner au dessus de la France. Seuls les changements progressifs de langue majoritaire semblent des indices concluant quant au changement de continent. Cette phrase est assez bizarre. Tant pis. A l'aéroport de Sao Paulo (au Brésil, donc) on peut voir des panneaux qui me semblent dire "si vous êtes une mule, vous êtes une victime de la drogue. Aidez la police". Ca inspire confiance. Je m'attend pendant dix secondes à me faire aborder pour transporter de la cocaïne. Et puis j'oublie.
Les favelas visibles au décollage et la cordillère que l'on survole dans la dernière heure avant Santiago me font peu à peu comprendre que non ce n'est pas un traquenard, que les gens qui parlaient portugais étaient bien brésiliens et qu'effectivement, je vais atterrir au Chili.
Ayant (bizarrement) bien dormi dans le premier avion, je ne souffre pas trop du jetlag en arrivant à 10h30 (heure locale, ajouter 6h pour l'heure française) à Santiago. Je n'ai rien à déclarer, j'obtiens mon visa de touriste sans problème et mes bagages sans attendre (rare), je peux rejoindre S. qui arrive forcément en retard.

Arrêtons là le récit chronologique qui n'a plus aucun intérêt. Pour résumer la suite: S. m'emmène chez lui, je rencontre ses coloc', on traverse le centre ville à pied pour amener les valises dans mon appartement. C'est chouette, on voit la cordillère surplombée par la lune. C'est joli (mais en même temps, il ne manque que le loup hurlant pour faire un t-shirt qui plairait indubitablement à tous les fans de notre bien-aimé Johnny national.
Mon appartement est une chambre avec salle de bain dans une residencia universitaria catolica. Il y a des affiches et portraits christiques partout dans les couloirs, mais heureusement pas dans les chambres. Il y a une paroisse attenante, et le dimanche matin une sorte de réunion organisé dans le centre affilié pour chanter des sortes de cantiques. C'est marrant mais un peu angoissant.

Quelques considérations de premier contact
La ville est très étendue: marcher une heure permet seulement de traverser le centre ville. L'artère principale est très large et à part le palais présidentielle la Moneda, assez peu "caractéristique" en terme d'architecture. Il faut aller dans l'ancien quartier bourgeois, el Bario Brasil pour voir quelque chose de plus typique.
Chose frappante: le nombre de skateurs. A croire qu'il n'y a tellement rien à faire à Santiago pour la jeunesse que du skate. Du coup on se croirait dans Wassup Rockers de Larry Clark quand on se balade en ville.
Il y a un nombre incroyable de personnes arborant un look "métal", toutes tendances confondues (gothique ou black, thrash ou death); et si on met de côté les pointes roses, je suis complètement dans la norme avec mes cheveux longs et ma barbe. Presque tous les gars sont comme ça ici. Du coup, je pense changer de coiffure et aller faire des courses chez the Kooples. Histoire de rester marginal. Non mais.
La ville est couverte de tags, graffitis et graffs. Les murs portent bien apparentes les traces de l'année de lutte des étudiants contre les frais de scolarité. On trouve au pochoirs le lanceur de pavé de Mai 68, et toute une panoplie de slogan révolutionnaire, anarchistes, ou communistes.
Autre chose frappante: le nombre de chien errants. Les croiser dans les rues vides du début de nuit hier ou de cette matinée blafarde a quelque chose de surréaliste et ferait de bon plans de film.

Mon niveau d'espagnol n'est pas catastrophique comme je le craignais, mais j'accumule les erreurs de conjugaison à la pelle et je n'ai pas encore tout à fait pris l'habitude du chilien. C'est sûrement normal, je viens d'arriver.

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